Les huiles d’olive d’Olio Si !

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A l’heure où l’industrie agro-alimentaire marche sur la tête, il est du devoir de chacun de révéler ses sources en faisant connaître les fournisseurs d’exception. En matière d’huile d’olive, Olio Si ! s’impose de toute urgence.

Olio Si !, 7, rue des Marronniers de Corroy, à 5032 Corroy-le-Château. Sur rendez-vous uniquement. Tél. : 0476 796 154. pietrovaiana@gmail.com

World gone wrong dirait Bob Dylan pour qualifier un monde sans foi ni loi qui vend du cheval pour du boeuf, qui appelle « minerai » un infecte magma de bas-morceaux et qui nourrit le poisson avec de la farine animale.

Le comble ? Il est à chercher dans le système qui oblige ceux qui travaillent proprement à faire la demande d’un label. Plutôt que la mention « vin biologique », pour prendre un exemple parmi tant d’autres, ne serait-il pas plus logique que les acteurs d’une viticulture « conventionnelle » – on appréciera le mot – soient obligés de mentionner « vin chargé en pesticides » sur l’étiquette ? Tant que ce système de valeurs ne sera pas renversé, il faudra que le consommateur soucieux de ne pas engloutir n’importe quoi soit proactif. Comment ? En cherchant, en lisant, en écoutant…

Produit noble et gorgé de soleil, l’huile d’olive n’échappe pas aux dérapages liés à l’avidité. On sait que chaque année des hectolitres d’huile d’olive tunisienne sont vendues avec la mention « made in Italy ». On objectera que l’huile tunisienne peut-être très bonne. De fait, elle peut l’être… mais dans le contexte actuel, ce dont le consommateur a besoin c’est de transparence et de confiance.

Cela fait quelques années que je cherchais une huile d’olive de qualité. Je l’ai trouvé il y a peu. L’importateur se nomme Pietro Vaiana, sa société Olio Si ! L’homme est avant tout musicien – il enseigne au Conservatoire de Gand. En guise d’activité complémentaire, il fait venir de l’huile d’olive d’Italie. Son terroir est la Sicile, plus précisément la région des Monti Sicani, entre Palerme et Agrigente.

Pas de site, pas de publicité intempestive, Pietro Vaiana s’est taillé une réputation grâce au bouche-à-oreille mais également en raison de contacts fiables noués sur place avec des agriculteurs ravis de pouvoir bénéficier d’un marché à l’exportation. On trouve désormais ses huiles chez Mmmmh !, soit une vraie garantie de qualité quand on connaît l’intransigeance de Carlo di Pascale pour les produits en provenance de la Botte.

Olio Si ! importe en direct les huiles de deux domaines siciliens : Oleificio Magica et Azienda Agricola Santa Venera (certification bio Suolo e Salute). Pour avoir dégusté une grande partie de ces deux productions sur deux campagnes (2012-2013 et 2011-2012), j’ai été littéralement bluffé par la typicité et la pureté des huiles. Tout particulièrement, la Federico II Novello (campagne 2012-2013, 45 euros pour 5 litres), une merveille fougueuse et piquante avec des notes végétales prononcées – herbe coupée, artichaut… – qui reposent sur 70% d’olives de la variété nocellara. Dans un tout autre genre, mention pour la Denocciolata (campagne 2011-2012, 40 euros pour 5 litres) de l’Azienda Agricola Santa Venera, une huile élaborée à partir d’olives dénoyautées – des nocellara également. Le tout pour une bouche ronde et fluide caractérisée par un fruité mûr. Sans oublier, du même domaine, l’huile d’olive subtilement mêlée avec du jus de citron… une vraie tuerie !

Olio Si ! importe également du vin sicilien – dont un terrible Nero d’Avola (Tarucco 2010), étonnamment frais pour un élevage de 14 mois en fût de chêne -, des oranges, de la caponata et des sauces tomates à la hauteur de la gamme des huiles d’olive.

Michel Verlinden

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