Air du temps: Le passé, c’est (encore) l’avenir

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Guêpières en satin et dentelle, balconnets à motifs léopard ou plumetis, culottes hautes, porte-jarretelles et corsets : le dress code de la playmate délicieusement surannée se retrouve dans la collection Von Follies, en vente sur le site Glamuse.com depuis début novembre. Logique…

Guêpières en satin et dentelle, balconnets à motifs léopard ou plumetis, culottes hautes, porte-jarretelles et corsets : le dress code de la playmate délicieusement surannée se retrouve dans la collection Von Follies, en vente sur le site Glamuse.com depuis début novembre. Logique, quand on sait que Dita Von Teese signe ces sous-vêtements, jusqu’alors indisponibles en Belgique, ayant l’élégance de s’adresser aussi aux grandes tailles.

En toute transparence, l’icône de l’effeuillage burlesque, digne héritière de Bettie Page – sa bouche laquée de rouge, son sourcil lifté, son teint diaphane – avoue s’être inspirée de sa propre lingerie vintage pour dessiner ces modèles au charme rétro.

Forcément séduisant, à l’heure où le passé n’a jamais été aussi vendeur. La faute à l’incertitude des temps qui nous fait regretter une époque idéalisée. Et à un bombardement massif et anxiogène de nouveautés, qui nous pousse à nous arrêter sur ce que l’on connaît et qui nous rassure. À tel point que l’esthétique des Trente Glorieuses ne se contente plus d’infuser la mode, la déco et les séries télé à succès. Désormais, elle nous poursuit jusque dans le packaging des produits de beauté, dans la pub ou sur les étiquettes des biens de consommation courante, au risque de frôler la rétroverdose.

Reste qu’à côté de cette surexploitation, les pépites des années 50, 60 et 70 ont encore leur part de rêve à offrir. La preuve avec le photographe Jean-Marie Périer, à qui l’on doit un tout récent ouvrage et une expo bruxelloise consacrés aux icônes du jazz et du rock anglo-saxon. Dans un autre registre, la comédie romantique Populaire (de Régis Roinsard, avec Déborah François et Romain Duris) plante son décor au coeur des fifties, dont elle ne se limite pas à ressusciter les looks ou le design : avec pudeur et humour, ce sont aussi les prémices du féminisme qui affleurent. Qui a dit que, derrière leurs mines sexy et leurs décolletés glamour, les pin-up n’avaient rien à revendiquer ?

Delphine Kindermans

Rédactrice en chef

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