Au rythme du Tango

Quoi de plus normal que d’évoquer, pour ce premier rendez-vous, un des phénomènes qui caractérise le plus la ville de Buenos Aires, du moins pour l’étrangère que je suis.

Quoi de plus normal que d’évoquer, pour ce premier rendez-vous, un des phénomènes qui caractérisent le plus la ville de Buenos Aires, du moins pour l’étrangère que je suis.


Nous étions justement près de 8000 samedi, passionnés, curieux, professionnels et amateurs à s’être retrouvés au pied de l’Obélisque sur la Place de la République, pour s’enlacer au rythme du tango. La ville a pour l’occasion, et en guise de clôture de ses festivals d’été, fermé la plus large avenue du monde, la avenida 9 de Julio, comme pour mieux profiter, entre nous et sans interférences automobilistiques, de cette milonga* géante et à l’air libre !


Un moment incroyable pour les aficionados du tango déclaré en septembre dernier Patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO. Né, selon les spécialistes, autour de 1880 dans ce qui est aujourd’hui le quartier historique de San Telmo, le tango a subi de multiples évolutions au cours du temps : au départ danse de l’interdit, écouté dans les lieux de petite vertu, le tango est peu a peu devenu populaire avant même de devenir le privilège de la bourgeoisie au milieu du XXéme. D’abord dansé bien avant d’être chanté, sa musique a elle aussi connu des mutations diverses jusqu’à ce qu’aujourd’hui, des groupes comme Gotan Project ou BajoFondo Tango Club soient connus sur la scène internationale pour leur tango-électro. Mon préféré, dans un style tango-fusion, l’orchestre Fernandez Fierro, 12 musiciens qui ont déjà séduit presque toute l’Europe lors de leur tournée en 2008. Ils reprendront d’ailleurs du service, pour mon plus grand plaisir, au Club Atletico Fernandez Fierro (Sanchez de Bustamente 764) à partir du mois de mars prochain.


Côté parquet, pour ma part, je ne délisse pas encore aussi bien que je le voudrais mes chaussures à talon au rythme de cette danse si sensuelle. Et pour cause, la maîtrise du tango nécessite des cours réguliers pendant minimum un mois avant de pouvoir faire la belle dans les milongas. Mais ce n’est pas faute d’avoir essayé. Car la ville regorge de bonnes adresses pour tout ce qui se rapporte au tango. Pour les chaussures, la boutique exclusive Comme il faut (Arenales 1239) offre un choix indicible de magnifiques paires (à porter aussi en dehors de la piste!). Pour les cours ou pour danser, j’aime l’atmosphère un peu retro nostalgique de la milonga Parakutural au Salon Canning (Scalabrini Ortiz 1331) dans le quartier de Palermo tous les lundis, la même, qui se forme le mercredi, sous le nom de La Garufa, dans un style plus underground, version tango-électro justement à la Ciudad Cultural Konex (Sarmiento 3131). Certains ont apprécié aussi, il y a peu, l’ouverture de la première milonga gay, La Marshall (Maipu 444).


Un parcours cyclique et hebdomadaire qui laisse l’opportunité de pouvoir pénétrer cette atmosphère tanguera si codifiée n’importe quel soir de la semaine. On y découvre toute l’alchimie d’une danse où c’est encore à l’homme que revient le choix de sa partenaire. Retro ? Non, divinement sensuel !

Maité Celayeta

*endroit où l’on danse le tango à Buenos Aires

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