Maigrir sans régime : ça marche !

3, 5 ou 9 kilos « de trop »? Oubliez les restrictions: un livre révolutionnaire venu des Etats-Unis, nous apprend à perdre du poids autrement. Avec trois aides précieuses pour être sûre de réussir.

3, 5 ou 9 kilos « de trop »? Oubliez les restrictions: un livre révolutionnaire venu des Etats-Unis, nous apprend à perdre du poids autrement. Avec trois aides précieuses pour être sûre de réussir.

Maigrir grâce à un régime? Oui, pour mieux regrossir ensuite. Quiconque a déjà tenté de perdre des kilos le sait: quasi immanquablement, on reprend son poids, bourrelée de remords, gonflée de bourrelets. Atkins, Mayo, Scarsdale, dissocié, sans sucres, hyperprotéiné, hypocalorique… Assez! Le Dr Linda Bacon, chercheuse à l’université de Californie, Davis, met les pieds dans le plat basses calories et écrit tout haut ce que l’on n’espérerait plus entendre: les régimes ne marchent pas! Son best-seller, sorti à l’automne et dont nous vous dévoilons les pages, The Surprising Truth About Your Weight (La surprenante vérité sur votre poids), dénonce les dogmes, contrevérités et méfaits d’une société ayant érigé en inconditionnels les canons de la minceur. Et son message est une bombe: « Oubliez tout régime et vous commencerez à maigrir. »

L’organisme, explique-t-elle, est programmé pour lutter contre la menace de la dénutrition. Et, subséquemment, dès la reprise d’une alimentation non restrictive, refaire ses stocks. Mais il est aussi, par le gré de certaines hormones et interactions chimiques, le meilleur régulateur possible. Pour maigrir, une seule solution donc, affirme le Dr Bacon (elle-même ayant ainsi perdu 15 kilos) avec cette formule qui résume tout: écouter son corps pour retrouver les sensations fondamentales. Faim, plaisir et satiété.

Faites le test: quand on a faim, la première bouchée semble exquise. Les suivantes aussi. Mais, assez vite, l’appréciation change, le goût semble moins bon, la saveur moins riche. C’est le signe qu’on est rassasié et qu’on a terminé son repas à la juste dose. Merveille de la nature, capable de résoudre tous les désordres nés d’une consommation sans repères. Pour retrouver cet équilibre parfait, « il est essentiel de ne diaboliser aucun aliment, de les consommer tous, sans restriction ni culpabilité, avec pour seule préoccupation d’entendre sa faim et sa satiété ». Et d’entrer en rééducation en se posant les bonnes questions et en utilisant les bonnes techniques.

Etre attentif à ce que l’on mange.

S’asseoir à une table, au calme, et déguster en jugeant de son ressenti. Des études ont démontré que, lorsqu’on ne prête pas intérêt à son repas (parce que l’on fait autre chose en même temps – regarder la télé, lire, travailler à son ordinateur), on consomme un tiers de plus que quand on est à l’écoute de ses sens.

Savoir pourquoi l’on mange.

Est-ce vraiment parce que son corps le réclame? Les raisons à la prise alimentaire sont souvent aussi multiples que les états d’âme. On peut manger pour se consoler… Parce qu’on s’ennuie, parce qu’on est en colère. Autant de confusions qu’il n’est pas très compliqué d’identifier pour éviter de se remplir inutilement. Distinguer le faux du vrai, les émotions des sensations demande de la réflexion et de l’honnêteté. Mais permet de ne plus se bourrer sans fin (ni faim). Attention aussi aux pressions sociales qui tendent à nous gaver plus que de raison (« Encore une bouchée pour maman ») alors qu’on a parfaitement le droit de ne pas se resservir, ou de refuser le dessert…

Reconnaître que l’on est rassasié.

Pour cela, il faut manger lentement et donner le temps au cerveau d’envoyer son message de satiété. L’estomac ne tiraille plus, les papilles sont moins alertes et l’odorat indifférent aux sollicitations. Compter en moyenne dix minutes après la dernière bouchée. Un truc: servez-vous par petites portions et demandez-vous si vous souhaitez vous resservir ou pas, et si oui de quoi. Tout est affaire de plaisir: il est plus facile de ne pas terminer son cassoulet si on se donne le droit ensuite à un peu de glace à la vanille.

Ne rien s’interdire.

Sauf à avoir la volonté toute prussienne de Karl Lagerfeld, ce qui est refoulé revient toujours au galop. Un amoureux du chocolat noir ou du whisky vespéral ne supportera pas longtemps la frustration. Le tabou tournera à l’obsession, et quand, après une vaine lutte avec sa pulsion, il craquera enfin, son corps se vengera d’avoir été aussi cruellement privé. Désastreux. Sans compter la honte de ne pas être aussi fort que KL. Alors qu’il est si bon de déguster les choses à leur juste valeur, lorsqu’on s’en satisfait sans excès.

Oublier les calories.

Et les diktats. « Classer les aliments selon une valeur morale est une folie de l’époque, s’indigne le Dr Bacon. Les graisses, le sucre ou encore la viande rouge, le chocolat, les pommes de terre, voire le pain sont ainsi devenus des émissaires de la tentation, donc du diable. Alors que d’autres, comme la laitue, les crudités, les fruits, le yaourt ou le jambon sont considérés comme absolument sains, vertueux. On se prive ainsi d’éléments nutritionnels importants, induisant des carences et des réflexes nocifs. » Cinq fruits et légumes par jour? Se forcer est pire que ne pas obéir. L’équilibre ne se compte pas au quotidien, encore moins au repas, mais au long cours. Et le corps sait parfaitement demander ce dont il a besoin. Après trois jours de chocolat non-stop (besoin de magnésium?), on aura une furieuse envie de légumes frais.

Tenir un journal.

Très prôné par les médecins comportementalistes -voir www.Gros.org -, la tenue d’un journal quotidien dans lequel on inscrit son état d’esprit avant, pendant et après les repas, ses indices de satisfaction ou de saturation, voire les quantités consommées, permet de repérer les constantes (on mange plus en période de stress qu’en vacances, on finit toujours l’assiette du petit, on fond sur les sucreries à la moindre contrariété, etc.), les habitudes ou les fragilités. Et aide grandement à la nécessaire vigilance.

Les résultats? Tout cela, évidemment, demande du temps et des efforts. Les mécanismes de régulation ne se rééquilibrent pas sur un repas, mais sur des semaines. Voire des mois. Tout dépend de l’âge et de la personnalité de chacun. Certains ont perdu 5 kilos en deux mois. D’autres en ont mis six. Mais aucun, plus d’un an après, ne les a repris. Que l’on s’affine en quelques semaines ou davantage, la méthode de Linda Bacon est imparable. Elle fonctionne à coup sûr et permet de stabiliser son poids à vie.

Maïté Turonnet, Lexpress.fr Styles

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