Comment repérer les menteurs

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C’est toujours utile! Entre un boss qui promet une augmentation fantôme, un mari qui jure qu’il était en réunion jusque 23 heures et une meilleure amie qui se fait évasive, il vaut mieux savoir déceler les signes discrets du mensonge.

Pas toujours évident de faire la part des choses, surtout quand il s’agit de quelqu’un de proche… Selon le Daily Mail, plusieurs signes peuvent trahier les dissimulateurs. Paul Ekman, quant à lui, en a fait une profession qui a inspiré la série Lie to Me. Voici quelques astuces pour discerner le vrai du faux…

Droit dans les yeux

Dans les films et séries, pris de remords et gêné, le menteur regarde au sol. Au plafond. Ses mains. Tout sauf droit dans les yeux, histoire de ne pas se faire griller. Sauf qu’en vrai, justement, il a vu les mêmes films que vous (avec en plus une préférence pour le Talentueux Mr Ripley et MatchPoint, on est d’accord). Et qu’il vous regarde bien droit dans les yeux, très très longtemps, sans dévier le regard. Et c’est ce regard-là qui doit vous mettre la puce à l’oreille, celui qui semble dire « regarde à quel point je suis honnête, je ne cille pas, évidemment que je dis la vérité ». À noter, pour les cas les plus graves, que c’est aussi, élevé à la puissance supérieure, un signe avant-coureur de sociopathie.

Chipotage

Le menteur, terriblement nerveux à l’idée de se faire prendre, se doit de ressembler aux dealers à la petite semaine dans NY Police judiciaire: il chipote son bic, tourne sa tasse, tapote des doigts sur la table, se mordille les ongles. Bref, les clichés de l’homme nerveux en somme. En fait, un vrai menteur sera très calme. Effrayé à l’idée de se trahir, il fera un minimum de mouvements histoire de garder le contrôle. Bref, il ressemble plus à DSK devant Claire Chazal qu’à Steve Buscemi pour Tarantino.

Le ton de voix

C’est subtil, mais si la personne qui vous ment est un proche, vous devriez être capable de le détecter: quand on ment, notre ton de voix devient légèrement plus aigu, comme si la gorge nouée les étranglait. Pas facile? Malheureusement, on nous ment rarement une seule fois ou pour un seul sujet, donc vous devriez avoir l’occasion de tester ce critère à plusieurs reprises.

Le questionnement méthodique

C’est ici que les heures passées à regarder Lie to me ou NY unité spéciale vont se révéler utiles. Quand on ment, soit on s’enferre en donnant plein de détails inutiles histoire de noyer le poisson (le piège des menteurs amateurs) soit, quand on est un pro, on garde tout très simple histoire de ne pas s’embrouiller entre les différentes versions. Du coup, comment faire? C’est très simple, interrogez-les. Beaucoup. Souvent. À différents moments. Sur des détails difficiles. À moins d’être un menteur hors pair et d’avoir en plus une excellente mémoire, il finira par se tromper. Autre truc inspiré par les forces de l’ordre: demandez-lui de raconter les faits à l’envers, pas par ordre chronologique. C’est extrêmement difficile de le faire pour une histoire inventée.

La vitesse de réponse

Ici, les clichés ont vu juste. Quand on dit la vérité, on n’a pas besoin d’y réfléchir. SI on ment, un petit temps de pause est nécessaire pour remettre les événements dans le contexte désiré. L’information ne fait pas le même chemin dans le cerveau et prend plus de temps. Bon, ne devenons pas paranos, tout le monde oublie des détails de temps à autre. Mais si c’est systématiquement concernant le même sujet, soyez sur vos gardes.

Les indices verbaux

Un menteur sera sur ses gardes. Méfiant, voire même accusateur, histoire de brouiller les pistes. Cela se remarquera dans son discours. Vous craignez pour votre mariage, demandez-lui de but en blanc « Est-ce que tu me trompes? » S’il répond « Non, bien sûr que non » sans la moindre hésitation, c’est bon signe. Si par contre il se braque et vous accuse de voir le mal partout et de virer parano, c’est une stratégie d’évitement: il ne répond pas tout de suite à la question et ça, c’est mauvais signe… Si en plus il se met en colère ou quitte la pièce, posez-vous des questions….

À noter, pour les moins chanceux et chanceuses d’entre nous, qu’il existe une catégorie de personnes qui savent dépasser tous ces indicateurs sans jamais se trahir: les sociopathes. 5% de la population ne se trahissent jamais, parce qu’ils n’éprouvent simplement aucun sentiment quant au fait de mentir et que tous les signes décrits ici sont liés à un malaise ressenti par les menteurs classiques. Les sociopathes n’en ont strictement rien à faire. Même le spécialiste à l’origine de la série Lie to Me avoue ne rien pouvoir déceler face à eux…

Valérie Sohie

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