Comment siroter du vin dans l’espace?

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On a conquis l’espace mais l’a-t-on civilisé ? Un jeune designer français, Octave de Gaulle, est convaincu que dans l’espace, comme sur terre, les objets et le mobilier ne doivent « pas simplement assurer la survie » mais aussi « servir un véritable art de vivre ».

A 27 ans, l’arrière-petit-neveu de l’illustre général De Gaulle s’intéresse de très près à cette nouvelle frontière suborbitale qu’il cherche à « civiliser ». Et jusqu’au 31 mars, il présente ses créations au grand public au Musée des arts décoratifs et du design de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France.

Son projet ? « Anticiper l’essor du tourisme spatial et des vols commerciaux en orbite, dont les premiers sont programmés, notamment par les groupes Virgin et Airbus, à l’horizon 2020 », explique-t-il.

Se voulant acteur de cette « transition vers un âge civil de l’espace », il vient de fonder la deuxième agence spécialisée dans la conception d’objets spatiaux (vêtements, bibliothèques, sofa, vaisselle etc..) en Europe, la première ayant vu le jour au Royaume-Uni.

« Cela fait 60 ans que l’on va dans l’espace, mais jusqu’ici on se concentrait sur la survie » de missions militaires ou scientifiques, argumente ce jeune diplômé de l’Ecole française supérieure de création industrielle (ENSCI), du Politecnico de Milan et de la Köln International School of Design de Cologne.

En dessinant les futurs objets du quotidien dans l’espace, Octave de Gaulle veut accompagner l’Homme dans la civilisation de ce « nouvel Eldorado ». « Désormais on ne doit plus se contenter de s’alimenter pour survivre à bord d’un vaisseau spatial », dit-il, « mais aussi se préparer à y dîner avec autant de plaisir que sur terre ».

Tests en apesanteur

Selon lui, « l’absence de gravité oblige à repenser presque toutes les formes connues: le sens, le poids et la référence de la verticale disparaissent ».

Le designer dit appuyer son savoir-faire sur « l’observation sociologique » des us et coutumes de ses contemporains.

Outre des pièces de mobilier préalablement testées en apesanteur, il présente ainsi à Bordeaux un prototype inédit de service à vin, assorti d’une bouteille millésimée.

La bouteille n’est autre qu’un gros anneau tubulaire de polycarbonate, de couleur verte – comme sur terre -, ultra-léger et facile à tenir. Elle est scellée par « une lèvre de silicone », qui fait office de bouchon s’ouvrant par une simple pression des doigts. L’origine du millésime est précisée sur une étiquette de facture classique: « Aloxe-Corton, 2001, 1er cru », un Bourgogne.

Quant au verre, Octave de Gaulle l’a rebaptisé « bulle » et il ressemble à s’y méprendre à l’ustensile terrestre servant… à faire des bulles de savon: une simple tige d’acier émaillé se terminant par un anneau permettant d’aspirer le vin « à la bulle ».

Le jeune designer précise qu’il a fait tester son prototype en apesanteur au sein de la filiale du Centre français d’études spatiales (CNES) par le spationaute de l’Agence spatiale européenne (ESA), Jean-François Clervoy, lors d’un vol parabolique. Et a obtenu ainsi « quelques recommandations pour apporter les petits ajustements nécessaires… »

Avec AFP

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