El Bulli ferme, les hommages pleuvent

Ferran Adria cuisinait ce 30 juillet 2011 le dernier repas du « meilleur restaurant du monde ». Revue d’articles et vidéos encensant -ou taclant- le chef espagnol.

Nous, médias, vous avons déjà bien abreuvé sur la nouvelle: El Bulli, (trop?) souvent évoqué comme le « meilleur restaurant du monde », temple de la cuisine moléculaire ou du moins visionnaire, fermait ses portes ce samedi 30 juillet. Une cinquantaine de plats ont été servis pour l’occasion à 50 privilégiés: raviolis à la pistache, bouchée de gorgonzola, fleur dans son nectar, croquettes liquides de poulet, pétales de rose au jambon marinés au jus de melon, pouce-pied et caviar, filet de lièvre dans son jus, allumettes de soja… Ferran Adria n’est pas triste. Il serait heureux d’abandonner ses trois étoiles Michelin pour fonder dans son restaurant de Cala Montjoi, au nord de Barcelone, une « fondation à vocation écologique », axée sur la recherche de techniques culinaires.

Jamais aucun chef n’a reçu autant de vibrants hommages de son vivant. Passons en revue quelques vivas et griefs produits par la planète foodie .

-Les chefs Achatz, Andrés, Redzepi ou encore Bottura assistaient au dernier souper. La blogueuse Hsiao Ching a regroupé tous leurs tweets, videos, photos de l’évènement, via l’outil Storify.

-« Palourde en meringue », « Sphères d’olive » ou « Gin Chaud Froid Fizz  » ont paradé pour ce dernier dîner composé de 50 plats. Des intitulés que Slate.com a su tourner en dérision avec ce remarquable générateur de noms de plats El Bulli.

– En Espagne, l’article d’El Pais s’intitule sobrement « L’héritage d’un visionnaire » et recense les membres de la désormais grande famille de chefs de la cuisine moléculaire.

– « Je ne pourrai pas faire travailler une brigade de 70 personnes sur quelque chose qui ressemble à une olive, mais qui n’en est pas une. Je ne vois pas cela comme le bon emploi de 70 personnes hautement qualifiées », observait un initié, auprès du Guardian. La journaliste mentionne ensuite l’obsession du chef Redezepi, du Noma -nouveau « meilleur restaurant de la planète » après El Bulli- pour les produits de saison. Intérêt non partagé avec Ferran Adria, qui se préoccupe avant tout de l’avis de ses clients. « Arrivons-nous à la fin de notre histoire d’amour avec l’azote liquide et la gastronomie moléculaire? », questionne donc la rédactrice. « L’adoration [dont fait l’objet Ferran Adria] me rend trop malade pour être peiné par la fermeture [de son restaurant] », clame Richar Erhlich, l’un des éditorialistes de World of mouth, dans un cinglant billet. A l’opposé de Lisa Abend du Time, visiblement très émue en écoutant le discourts du chef au dîner, « un rappel poignant de toute la singularité de la vision Adrià et de son accomplissement. El Bulli, c’était aussi et surtout une famille. »

-Star de la télé américaine, Anthony Bourdain y est allé d’un documentaire en 2006, de son billet dithyrambique en juillet, avant d’enfin faire filmer sa dernière visite au restaurant catalan, pour sa délicieuse émission No Reservations. Dans cet extrait, l’honneur est rendu aux cuisiniers de la brigade, en pleine pause déjeuner. Et devinez ce qu’ils mangent? Point d’olives sphériques. Ce qui leur convient très bien.

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-Le chef -lui aussi américain- Grant Achatz, ancien d’El Bulli et grand prêtre de la cuisine moléculaire, y va de sa vidéo également. Des témoignages touchants de ferveur. Trop mignon, hein? – En commentaire de l’article de Giles Tremlett de The Observer, on relève le reproche de l’internaute Redmullet: « Pourquoi un si grand nombre d’articles sont-ils consacrées à quelque chose d’aussi profondément futile et inaccessible, sauf pour un nombre infime de gens? ». Et un autre de répliquer: « Parce que la vérité et la beauté sont rares et doivent être conservées précieusement ».

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Et pour les El-Bulli-maniaques:

– les photos de Francesc Guillamet, l’un des rares photographes à avoir pu travailler avec Ferran Adria.

une vidéo sur les coulisses d’El Bulli publiée sur Nowness.com. Pas de commentaire, juste des riffs de guitare pour accompagner les mouvements des cuistots.

Anne-LAure Pham, Lexpress Styles

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