La Champagne et la Bourgogne entrent au patrimoine mondial de l’humanité

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Stagiaire Le Vif

Le 4 juillet dernier, la Champagne a été inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Une bonne nouvelle pour le tourisme et la reconnaissance d’un savoir-faire particulier.

Lors de son congrès annuel qui s’est tenu à Bonn en Allemagne du 28 juin au 8 juillet, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) a reconnu la valeur des coteaux, caves et maisons de Champagne ainsi que les « climats » du vignoble français de Bourgogne, annonce le Courrier International. Cette distinction place la région française au niveau du Taj Mahal en Inde ou de la Grande Muraille de Chine. Attention, il ne faut pas confondre : l’Unesco protège le lieu où la méthode de fabrication du vin a été créée et non la boisson en elle-même.

La Champagne

Les coteaux, maisons et caves de Champagne correspondent aux «  lieux où fut développée la méthode d’élaboration des vins effervescents, grâce à la seconde fermentation en bouteille, depuis ses débuts au XVIIe siècle jusqu’à son industrialisation précoce au XIXe siècle« , explique l’Unesco relayé par le journal Le Monde. Cela concerne « les vignobles historiques d’Hautvilliers, Aÿ et Mareuil-sur-Aÿ, la colline Saint-Nicaise à Reims et l’avenue de Champagne et le Fort Chabrol à Epernay« , ces trois ensembles reflètent « la totalité du processus de production de champagne « .

La Bourgogne

Les « climats » du vignoble de Bourgogne sont, eux, « des parcelles de vignes précisément délimitées sur les pentes de la côte de Nuits et de Beaune, au sud de Dijon », précise l’organisation. Ces parcelles donnent chacune un caractère unique au vin. En Bourgogne, un « climat » est un terroir viticole qui associe parcelle, cépage et savoir-faire.

Le patrimoine mondial de l’Unesco leur a attribué la catégorie « paysage culturel », qui est composée de deux éléments : « le premier couvre des parcelles viticoles, les unités de production associées, des villages et la ville de Beaune ». Tandis que la seconde  » est le centre historique de Dijon, qui matérialise l’impulsion politique donnée à la formation du système des climats », précise l’Unesco.

Le Champagne reste unique mais est talonné par les autres bulles

Le champagne reste unique mais ses parts de marché sont attaquées en France, annonce Belga. A l’exportation les autres vins effervescents se taillent une place croissante. Selon le bilan des ventes de vins effervescents présenté par l’organisme public FranceAgriMer pour l’année 2014, 167,4 millions de bouteilles ont été vendues pour une valeur totale de 1,37 milliard d’euros. C’est une hausse de 0,8% en volume et de 2,3% en valeur pour l’ensemble.

Cependant, le champagne n’a pas bénéficié de cet engouement pour les bulles sur le marché français. Les ventes de champagne se sont même légèrement tassées (0,5% soit 45,6 millions de cols), par rapport à 2013, au profit des Crémants, d’Alsace ou des Pays de Loire et des vins pétillants étrangers, comme le Proseco italien et le Cava espagnol. Ce constat confirme une baisse de la consommation observée depuis le début de la crise en 2009, qui atteint -5,4% sur cinq ans (2009-2013).

« Le consommateur admet de plus en plus qu’un bon Crémant vaut mieux qu’un mauvais champagne« , note Caroline Blot, chefs de l’Unité cultures et filières spécialisées qui présentait l’étude. La plupart des crémants se vendent moins de dix euros la bouteille alors que seul 17% des Champagnes restent sous ce prix.

Malgré tout, en valeur, le Champagne engrange des recettes en hausse de 1,5% sur un an (888,3 millions d’euros) et reste stable en moyenne quinquennale. A l’exportation, les ventes de vins français ont atteint 14,36 millions d’hl au total – quasiment stables par rapport à 2013 et totalisé 7,72 milliards d’euros (contre 7,83). Le champagne représente donc toujours 7% des volumes, chiffre constant et un tiers des ventes en valeur. Les exportations de bulles hors Champagne atteignent 4% des volumes (3% en valeur) et prennent peu à peu leur place sur le marché international.

Le Proseco continue de régner en maître sur la plupart des marchés européens et aux Etats-Unis. En France, par contre, c’est le Cava espagnol qui rafle la mise en représentant 45% des ventes d’effervescents étrangers, contre 9% de Proseco pourtant en forte progression puisqu’il ne représentait que 2% des ventes en 2013. Une progression due aux campagnes promotionnelles efficaces notamment autour des cocktails.

Clara Veszely

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