150 restos à moins de 50 euros : pour s’offrir un moment gastro en solo (5/8)

Resto © LUCIA CALFAPIETRA
Michel Verlinden
Michel Verlinden Journaliste

Dans ces adresses réveillées, manger en solitaire n’est plus une malédiction. Non Jef, t’es plus tout seul.

Amor Amor

Le nom de l’enseigne annonce la couleur : ce mouchoir de poche est farci à la bienveillance. Avertissement : on ne vient pas ici si l’on n’est pas en mesure de patienter. Tout seul pour une quinzaine de couverts, le chef n’a forcément que deux mains. La bonne nouvelle, c’est qu’au bout de l’attente et de ses dix doigts agiles, on découvre une cuisine épanouie. Charcuteries coupées minute, excellentes lamelles cuites de courgette à l’estragon qui accompagnent la burrata (9,50 euros), vins racés – Rias Baixas 2014 des Bodegas Terras Gauda, Occhipinti – et paccheri aux saucisses toscanes (19,50 euros) devant lesquels on voudrait arrêter le temps.

59, rue du Trône, à 1050 Bruxelles.

Tél. : 02 511 80 33.

Ciaooo

Etrange configuration pour cette pizzeria à qui la commune de Schaerbeek a refusé le droit d’installer des tables. Du coup, on mange sur une tablette de fortune tout en conversant avec le patron, un personnage, qui raconte ses déboires. Cela n’est pas vraiment grave dans la mesure où les pizzas sont remarquables, parmi les meilleures de la capitale. On les doit à Bernardo D’Annolfo, jeune pizzaïolo originaire de Mondragone, qui travaille avec la farine Caputo et un four de la marque napolitaine Visciano. Toute simple, sa  » Napoletana  » est redoutable : ingrédients de premier choix et surtout une pâte de grande justesse, quasi aérienne, au goût de noisette.

199a, avenue du Diamant, à 1030 Bruxelles.

Tél. : 02 310 06 20.

www.ciaooopizzeria.be

Intermezzo

Oublié des modeux mais pas des connaisseurs, qui lui sont restés fidèles, l’Intermezzo coule des jours tranquilles à l’ombre de la Monnaie. Ce petit resto italien bien caché cultive constance et modestie. On y cuisine simple et sincère depuis plus d’une quinzaine d’années. Le coeur vibrant du lieu ? Le culte de la pâte qui s’affiche entre 11 et 16 euros. Amusant, le personnel vous ficèle d’énormes bavoirs autour du cou pour toute commande de linguine – entre autres la version  » carrettierra  » à base de tomate, piment et oignon. Parfois, quand on a de la chance, on peut obtenir des pâtes au vin rouge qui ne sont pas à la carte.

16, rue des Princes, à 1000 Bruxelles.

Tél. : 02 218 03 11.

Le Hic

Originaires de Naples, Maria Vastola et Gennaro Scarpetta ont débarqué à Bruxelles après avoir vécu à Berlin. Ils ont ouvert un endroit  » psychotonhic  » pour retrouver le sens du mot convivialité. Au plafond, un luminaire Normann Copenhagen donne l’esprit coloré de ce lieu qui n’est pas vraiment un restaurant. Un vieil appareil Polaroïd, quelques plantes vertes, une bibliothèque épurée, un réveil des années 1950, ainsi que des tables en Formica achèvent de planter le décor. Le tout est rythmé par les excellents cafés (2 euros) préparés sur Moka et des grignotages qui varient au fil des jours et des saisons (gâteau maison, bruschette, boulettes…). Boisson fraîche ? On se sert directement dans le frigo.

51, rue Rodenbach, à 1190 Bruxelles.

Tél. : 0465 59 42 16.

www.lehic.be

Pistolet Original

Pistolet original
Pistolet original© DR

Cette success-story assez exemplaire redore les miches du pistolet, spécialité belge s’il en est. Au chevet du concept, une série de fournisseurs d’exception – dont on retient surtout le principal, le boulanger Yves Guns sans lequel rien ne serait – et une brigade de chefs qui signent régulièrement de nouvelles recettes (Lionel Rigolet, Sofie Dumont, Christophe Hardiquest…). Outre cette ambition bienvenue, Pistolet Original s’est donné pour mission de faire (re)découvrir des préparations classiques de la gastronomie populaire – rollmops, bloempanch, kipkap ou potjesvlees.

24-26, rue Joseph Stevens, à 1000 Bruxelles.

Tél. : 02 880 80 98.

46, rue Joseph Breydel, à 1000 Bruxelles.

Tél. : 02 280 48 88.

Et 44, rue des Bouchers, à 1000 Bruxelles.

Tél. : 02 880 44 06.

www.pistolet-original.be

Yi Chan

La nouvelle vague de restaurants chinois, on en parle ? Pas de meilleur exemple que Yi Chan –  » L’héritage  » en mandarin -, perle du petit Chinatown bruxellois. Dédiée au dim sum, cette cantine à la décoration clinquante respire la fraîcheur à travers un chef qui s’occupe exclusivement des bouchées à la vapeur en les exécutant à la minute – le tout en version porc, crevettes et même foie gras (de 5 à 10 euros). S’avançant dans un esprit  » panasiatique « , l’adresse aborde d’autres registres avec tout autant de talent : soupe Pho améliorée au boeuf maturé, cocktails revisités et desserts concoctés par Yen Pham, le patron, qui est un as de la pâtisserie.

13, rue Jules Van Praet, à 1000 Bruxelles.

Tél. : 02 502 87 66.

Ancho

Ancho
Ancho© DR

Longtemps, c’est la version la plus triste de la cuisine mexicaine que l’on nous a mise sous le chicot. Du tex-mex de bas-étage. En peu de temps, on a vu sortir de terre plusieurs taquerias qui valent le coup. A Waterloo, Ancho mise sur une approche  » cali-mex  » du genre, soit des plats mexicains revisités par la plaque tournante gastronomique que constitue la Californie. On fait son choix entre burrito, nachos, NYC torta – une sorte de bun – et tacos. Va pour ces derniers qui s’affichent à 12 euros le trio. C’est drôlement bon, joyeux et garni d’une foule d’ingrédients – chou blanc et rouge, poulet mariné, cornichons, piments doux, porc, boeuf…

139, chaussée de Bruxelles, à 1410 Waterloo.

Tél. : 02 353 23 70.

www.ancho.be

Gustave

C’était un traiteur où l’on lunchait mémorable. C’est désormais un vrai restaurant qui a tout capté à la faveur d’un rythme de travail intelligent : tout donner la semaine, se reposer le week-end. Passionné, Gustave fait partie de ces professionnels qui font encore le marché matinal. Ce qui ne l’empêche pas de favoriser les producteurs du coin façon La Pouletterie (volailles) ou Lionel Plaquette (beurre). Dans un beau décor signé Christophe Ternest, où trône un bar en marbre blanc, on se régale d’un lunch unique à 20 euros prévu pour trente couverts. Le soir ? La même finesse déployée à travers 5 entrées, 5 plats et 5 desserts (50 euros). Sélection de vin nature opérée par le cador chevelu du genre, Laurent Mélotte.

9, chaussée de Jodoigne, à 1390 Grez-Doiceau.

Tél. : 010 81 28 78.

www.restaurant-gustave.be

Maccheroni

L’homme qui a inventé le comptoir devrait être canonisé : c’est un remède efficace contre la solitude. Face aux chefs ou aux garçons qui officient, on retrouve sa dignité, exonéré que l’on est de siroter sa solitude à côté de ceux qui sont accompagnés. Trattoria qui agite Liège depuis cinq ans, Maccheroni fait place à un très beau comptoir en bois. La carte est courte et en prise avec les saisons. On y déniche par exemple des ravioles à la ricotta, relevée par une excellente gremolata, qui reposent sur un lit de jeunes épinards crus mais chauds, à la fois huileux et ponctués de grains de sel. Depuis, un  » altro Maccheroni « , plus intimiste, s’est ouvert, qui vaut tout autant le détour.

95, En Feronstrée, à 4000 Liège.

Tél. : 04 223 63 00.

Et 5, rue Saint-Paul, à 4000 Liège.

Tél. : 04 222 91 99.

La Petite Gayole

La petite gayole
La petite gayole© DR

Cette Petite Gayole officie dans un registre de bistrot branché produits de saison. Le tout évoque une sorte d’adresse  » lyonnaise de Belgique  » emmenée par un duo qui ne ménage pas sa peine. Nappes à carreaux, galopin de Chimay blanche, vieilles affiches publicitaires, lampes Ingo Maurer pour la touche de modernité… On se sent très vite à la maison. Ces bonnes ondes culminent dans la cuisine qui tresse une couronne de laurier à la tradition : parmentier de cuisse de canard confite, vol-au-vent aux relents dominicaux, os à moelle proposé avec toast et gros sel. Bien vu, la carte des vins est ponctuée de petits producteurs consciencieux (JP Brun, Thierry Germain…)

12, place de Thuillies, à 6536 Thuillies.

Tél. : 071 95 56 43.

www.lapetitegayole.be

Nzo

Impossible de rester seul chez Nzo : le chef quitte ses fourneaux toutes les deux minutes pour vous parler. Il est cuisinier mais il aurait dû faire du théâtre, tant son truc, c’est le contact. Enzo Cirone déploie une énergie de fou pour que vous soyez bien. Tout au long d’un repas sans carte à 29 euros, il vous prend par la main au fil d’un pitch à l’italienne – antipasti, primi et secundi piatti. Avec beaucoup d’intelligence, il ne fait que ce qu’il sait faire : d’impressionnantes planches inégales appelées  » Tap’antipasti « , un bolo minute à la fois noble et bâtard, une lasagne  » c’est moi qui l’ai faite mais c’est ma mère qui me l’a apprise « , une tranche de boeuf charolais cuite à l’unilatéral. Tout n’est pas parfait mais l’expérience placée sous le signe de la chaleur humaine est mémorable.

274, chaussée de Mons, à 6150 Anderlues.

Tél. : 0475 81 60 47.

Le Bon Vin

Incontournable à Namur, cette adresse familiale mise sur un ancrage terroir fort : bouteilles d’Orval exposées, drapeau wallon au mur et produits locaux – gros-gris de Warnant, truites du Chêneau, fromages de la ferme Keirse, viandes de la ferme de Jambjoule à Villers-sur-Lesse… La série des bons fournisseurs de proximité est impressionnante. En phase avec ce credo, le cadre un rien rustique, avec ses poutres apparentes et son bar en bois sculpté, dit le goût des patrons pour une vie déconnectée du réseau. On ne rate pas la spécialité, la daube de truite en escavèche à la namuroise (13 euros en entrée), ni l’américain goûteux préparé uniquement le week-end.

43, rue du Président, à 5000 Namur.

Tél. : 081 22 28 08.

Au Comptoir

Leen De Visscher et Ivan Menten ont transformé un ancien café de campagne en agréable restaurant avec des bouteilles trônant au mur et un vaste bar entourant la cuisine ouverte. Alors que Leen fait vivre une originale carte des vins, le chef s’affaire aux fourneaux, sous le regard des clients. L’homme cuisine avec dextérité en accordant une préférence aux plats à l’ancienne auxquels il apporte une touche contemporaine. En témoignent sa vichyssoise de petits pois aux morilles et au chorizo ou encore son foie gras cuit au torchon, avec sirop d’érable en guise de touche finale. De grands hits de brasserie – steak tartare, croquettes aux crevettes… – raviront également les gourmets solitaires. En dessert, la dame blanche épate.

72, Turnhoutsebaan, à 2275 Gierle.

Tél. : 014 74 85 05.

www.aucomptoir.be

Bodo

Bodo
Bodo© DR

Ce bistrot à la décoration scandinave – épurée, naturelle, lumineuse – réussit le pari de proposer des assiettes à la fois dénuées de sophistication et exquises. La cuisine part dans plusieurs directions – houmous, vitello tonato, quinoa – tout en misant sur des plats typiquement belges et français. A l’instar des rillettes de canard maison, des joues de porc braisées à la bière accompagnées de croquettes, de la salade de chèvre au fenouil et des saucisses grillées à la purée de pommes de terre. C’est aussi le genre d’endroit où l’on se rend pour déguster un rapide lunch à bon prix. Situation idéale à côté de Gravesteen et ambiance conviviale en bonus.

2, Burgstraat, à 9000 Gand.

Tél. : 09 256 29 00.

www.bodo.gent

Invincible

Quel plaisir de prendre place au bar de ce bistrot gastronomique ! Il est bien sûr possible d’opter pour une table mais le comptoir est clairement l’endroit idéal pour profiter, en solo, de la cuisine ouverte et des talents du chef, propriétaire et sommelier Kenny Burssens. Depuis une chaise haute, on est au premier rang pour goûter aux grands classiques de brasserie proposés, certains ayant été revisités. Le top du top : le pâté maison, le bar en croûte de sel, le vol-au-vent et, côté dessert, l’incontournable café glacé. L’adresse permet aussi de belles découvertes en matière de vin et de bière.

9, Haarstraat, à 2000 Anvers.

Tél. : 03 231 32 07.

www.invincible.be

Bun

Bun
Bun© DR

En matière de comfort food, peu de plats égalent le Pho Bo, cette soupe vietnamienne de nouilles au boeuf. Et c’est encore plus agréable lorsqu’on peut la déguster accoudé au bar de ce petit mais confortable restaurant. Avec Bun, Hoa Truong et Huibrecht Berends revisitent la street food vietnamienne – gâteau de riz vapeur (banh beo), rouleaux de printemps et soupes de nouilles. Depuis le bar, on peut observer le chef au travail. Autrefois aux manettes du resto Pure C, il a le chic pour donner une vraie plus-value à ses plats en optant résolument pour des ingrédients de qualité. En parfaite maîtresse des lieux, Hoa s’occupe, elle, des délicieux jus de fruits fraîchement pressés et des mocktails.

22, Sint-Jorispoort, à 2000 Anvers.

Tél. : 03 234 04 16.

www.bunantwerp.be

Silo’s

 » Malterie de Boortmeerbeek  » est toujours inscrit en grandes lettres sur la façade du bâtiment. Mais l’époque où le grain dormait ici est révolue. Place à une brasserie en vogue, où les classiques tels que le vol-au-vent, les croquettes aux crevettes et le steak-frites retrouvent leur splendeur d’antan. A leurs côtés, se pressent quelques plats plus créatifs et de belles suggestions végétariennes, comme les gnocchis aux asperges vertes, au basilic et au fromage de chèvre. L’ambiance y est tout aussi agréable que la cuisine, l’intérieur combinant déco contem- poraine et industrielle. Vaste et avisé choix de vins au verre.

350, Leuvensesteenweg, à 3190 Boortmeerbeek.

Tél. : 015 51 11 11.

www.silos.be

Cru/Cuit

Partant du principe qu’elle avait sous la main une multitude de légumes, de la viande de qualité, du pain et même des huîtres, la chaîne de supermarchés Colruyt a initié, en parallèle de son marché de produits frais  » Cru « , un restaurant dénommé  » Cuit « . Dans cette ferme en carré d’Overijse, on trouve donc, côté boutique, le top de l’alimentation réparti en dix zones, du fromage aux mets de la mer, en passant par le vin, et, dans une annexe, une table où savourer de bons petits plats sans chichis dans une ambiance familiale. Au menu : de la viande et du poisson, agrémentés de légumes, quinoa ou pommes de terre au four. Rapide, bon et idéal quand on veut combiner courses et lunch.

374, Brusselsesteenweg, à 3090 Overijse.

Tél. : 02 686 00 20.

http://cru.be

Tête Pressée

Pieter Lonneville a passé pas mal de temps dans les cuisines du chef Sergio Herman, n’aspirant pas forcément à ouvrir son propre restaurant. La vie de famille d’abord. Puis, changement d’avis : avec son épouse Lien, il imagine une boucherie à l’ancienne, en périphérie de Bruges, qui regroupe un service traiteur et une cantine, en combinant le meilleur des deux mondes. On peut donc emporter les plats ou s’installer à la longue table pour les déguster, la carte variant en fonction du marché. La table du midi étant un véritable succès, la formule s’est dernièrement élargie au jeudi et au vendredi soir.

100, Koningin Astridlaan, à 8200 Sint-Michiels (Bruges).

Tél. : 0470 21 26 27.

www.tetepressee.be

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