Jef, resto au naturel, parfois un peu trop et Mimi, Fifi et Glouglou dégustateurs de vins

Michel Verlinden
Michel Verlinden Journaliste

 » Au plus proche des producteurs pour vos assiettes et exclusivement naturel dans vos verres.  » Telle est la profession de foi(e) de Jef, petite adresse récemment ouverte

Jef, 20, rue Haute, à 1000 Bruxelles. Tél. : 02 437 35 73. www.jefresto.be Ouvert de midi à 14 h 30 et de 19 à 22 heures. Fermé dimanche soir, lundi, mardi soir et vendredi soir.

 » Au plus proche des producteurs pour vos assiettes et exclusivement naturel dans vos verres.  » Telle est la profession de foi(e) de Jef, petite adresse récemment ouverte du côté obscur, comprendre celui qui jouxte le Crosly Bowling de la rue Haute.

Les intentions sont louables – la sélection de vins est redoutable, notamment l’Amphibolite Nature – et le décor bien planté : quelques tables en bois clair, un joli carrelage retapé et une mezzanine qui donne de la hauteur à l’ensemble. Au fond de la salle, on peut voir l’équipe qui s’agite en cuisine. Pas de chance, on se trouve juste après les fêtes au moment d’en pousser la porte, période où l’appétit n’est plus qu’un souvenir. Quasi vide, l’endroit est comme nu, à l’os. Devant nous, les couverts gisent comme des scalpels. Il est triste d’opérer dans le silence.

La carte témoigne d’une symétrie rigoureuse : quatre entrées, quatre plats et quatre desserts. La soupe de potiron et céleri-rave, chips de jambon Ganda et noix croquante (7 euros) ouvre le bal. Non sans panache, le céleri venant fouetter le beurré du potiron. Le tout relevé par les mignardises que constituent le jambon séché et la noix croquante.

On passe au plat : un suprême de  » Coq des prés  » dans son bouillon, chicons, carottes en trois couleurs, pommes de terre bleue d’Artois (26 euros). Le choix est mauvais. On a beau être en pénitence post-réveillon, la proposition claque comme un coup de trique. On n’a pas vu venir ce plat sans la moindre once de gourmandise. Les légumes sont bons et vifs mais le chef ne réussit pas à sublimer le terroir. On reste les deux pieds dans la boue. Heureusement, on se console à la mousse au chocolat (6 euros), onctueuse et généreuse. Sans le moindre remord.

… Mais aussi Envie de rester dans la sphère des vins naturels ? Plutôt que d’aller au resto, on reste chez soi, ça nous changera. On s’installe dans un bon canapé et on entame la lecture de Mimi, Fifi & Glouglou, Petit traité de dégustation. Il y est question des vignerons qui comptent désormais – Schueller, Selosse, Souhaut, Pfifferling, Mosse, Ganevat, Valette… – et des débats enflammés – parfois remplis de mauvaise foi – des épicuriens du vin d’aujourd’hui : avec ou sans sulfite, macération carbonique or not, vins d’auteurs ou vin de compagnie d’assurance… Le tout emballé par un trait qui donne soif. Mimi, Fifi & Glouglou, Petit traité de dégustation, de Michel Tolmer, Les Editions de L’Epure, environ 25 euros.

Notre cotation

Genre : bistronomie – Cuisine : 6 – Décor: 7 – Confort: 6 – Service: 6 Qualité/prix: 6

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