De l’écrit à l’écran: la littérature, source infinie d’inspiration du 7e art

Les cinéastes se nourrissent de littérature depuis toujours: le 63e Festival de Cannes qui débute mercredi ne déroge pas à la règle avec « la Princesse de Montpensier » de Tavernier, adapté d’un livre de Mme de La Fayette et « The Tree » de Julie Bertucelli, tiré d’un roman australien.

Certaines oeuvres, restées confidentielles sur papier, sont devenues des phénomènes du box-office une fois portées à l’écran. Ainsi, « Les fabuleuses aventures d’un Indien malchanceux qui devint milliardaire » (Belfond, 2006) de Vikas Swarup, adapté au cinéma par Danny Boyle sous le titre « Slumdog millionaire », a connu un immense succès international et raflé huit Oscars. Le roman, dans le sillage du film, a fait un tabac. L’auteur, diplomate, aujourd’hui en poste à Osaka, au Japon, publie un nouveau roman « Meurtre dans un jardin indien » (Belfond), l’histoire d’un playboy multimillionnaire retrouvé mort dans son jardin lors d’une fête.

Romans méconnus du grand public, grands classiques ou best-sellers, le cinéma aime la littérature. « The Ghost Writer », adaptation par Roman Polanski du thriller du Britannique Robert Harris « L’Homme de l’ombre » (Plon, 2007) a fait couler beaucoup d’encre tant pour les qualités propres du roman et du film que parce qu’il a été couronné par l’Ours d’argent à Berlin en février, cinq mois après l’arrestation du cinéaste à Zurich. Les deux films de Ron Howard adaptés de l’oeuvre de Dan Brown, « Da Vinci Code », porté à l’écran en 2006 après s’être vendu à 200 millions d’exemplaires, et « Anges et démons » en 2009, avaient attiré des millions de fans d’ésotérisme. « Millenium », tiré du thriller-culte du Suédois Stieg Larsson, a aussi rempli les salles obscures en 2009. Les deux derniers volets de la trilogie sortent coup sur coup, en juin et juillet sur les écrans. Le best-seller « Twilight » de l’Américaine Stephenie Meyer, dont la saga de vampires a été vendue à plus de 85 millions d’exemplaires, a aussi cartonné au cinéma. La 3e adaptation, par David Slade, sort en France le 7 juillet. Un mois plus tôt, paraît son 5e livre « L’Appel du sang, la seconde vie de Bree Tanner » (Hachette) à 06H01 précises (heure de Paris), le 5 juin.

Un peu moins populaire de nos jours… « La Princesse de Montpensier » de Bertrand Tavernier, en compétition pour la Palme d’Or, est adapté du premier roman de Madame de La Fayette écrit en 1662, une quinzaine d’années avant « La Princesse de Clèves ».
« The Tree » de Julie Bertucelli sera lui présenté en clôture du Festival le 23 mai. Il s’agit de l’adaptation du premier roman de l’Australienne Judy Pascoe, « L’Arbre du père » (Autrement).
Côté jury, son président Tim Burton a adapté en 3D le chef-d’oeuvre de Lewis Carroll « Alice au pays des merveilles ». L’un de ses membres, le Français Emmanuel Carrère avait obtenu le Prix spécial du jury à Cannes en 1998 pour l’adaptation par Claude Miller de « La Classe de neige » (Prix Femina 1995). L’écrivain a aussi écrit les scénarios de deux autres de ses romans « L’Adversaire », en 2002, et « La Moustache », en 2005. Autre phénomène, « Bright Star » de Jane Campion, adapté des « Lettres à Fanny » de John Keats, a fait bondir en France les ventes des oeuvres de ce poète romantique anglais. La Néo-zélandaise avait obtenu la Palme d’Or en 1993 pour « La leçon de piano ».

Le VifWeekend.be, avec AFP.

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