La chronique de Gregoire Polet: Divin enfant

Bébé est né. Bébé est né… Je me demande bien pourquoi tant de bébés naissent au mois de décembre. Calcul simple: 12 – 9 = 3, c’est-à-dire, mars, le printemps, j’ai compris. (Même l’enfant Jésus… Vous en étiez-vous aperçu ?)

Enfin, je dis j’ai compris, non, je n’ai rien compris. Car s’il y a bien une chose à quoi on ne comprend rien, c’est ça. Cette joie-là, cette émotion bête, cette larme à laquelle on n’a rien demandé et qui monte par ses petits canaux jusqu’à nos yeux, quand on vous dit :  » Bébé est né « . Pas forcément le vôtre, même d’un de vos proches.

Le besoin irraisonné et sagement instinctif du Néolithique de faire beaucoup, beaucoup d’enfants a évolué en nous et a pris cette forme-là : cette émotion irraisonnée et sagement instinctive, cette larme à l’oeil, cette joie au coeur, quand bébé naît. Le vôtre, ou d’un de vos proches. Et même, pour les coeurs purs, n’importe quel bébé, n’importe quand.

Moi, quand un bébé naît dans mon entourage, je mets le 4e mouvement de la 7e de Beethoven à tout berzingue (aux amateurs : généralement la version de Cluytens, mais celle de Furtwängler, diantre, dégage pas mal). Tradition personnelle. Fidèlement observée. Ça paraîtra bizarre, mais ça se trouve facilement, écoutez, ça fait l’effet du champagne. Un peu plus. Et ça va bien avec. Mais à fond, hein, la musique ! (On laisse rarement aller sa chaîne hi-fi au volume d’une salle d’orchestre : au diable les voisins, qu’ils cessent d’être des voisins et viennent boire avec nous, bébé est né, sapristi !)

S’appelle comment ? Edouard. Eh bé… Bravo, ça rime avec Grégoire !

G.P.

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