Les secrets du succès de Claude François

Fan (ou pas) de Claude François, on ne peut qu’admirer son éthique de travail. A l’occasion de la sortie du film, nous avons demandé aux membres de sa famille quelles étaient ses secrets de réussite.

Ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion de rencontrer Isabelle, la mère des enfants de Claude François, ainsi que ses deux fils, Claude Jr et Marc. Ils étaient à Bruxelles pour la promotion du film Cloclo. L’occasion rêvée de revenir sur la carrière brillante du chanteur, le positif comme le négatif, afin de faire le point sur sont éthique au boulot.

Alors, envie de devenir un chanteur à succès? Un entrepreneur novateur? Un bourreau de travail qui tenait le coup pendant des heures sur scène sans flancher? Tour d’horizon des qualités dont vous aurez grandement besoin.

Du perfectionnisme. Rien de neuf sous le soleil. Toutes les fans de l’époque de Claude François vous le diront: il ne supportait pas que quoi que ce soit aille de travers. Chaque chose à sa place et les vaches seront bien gardées. Dur. Exigeant certainement. Mais efficace. Plus besoin de passer du temps à chercher, à se poser des questions inutiles. Il est connu que, pour avoir les idées claires, un environnement ordonné est indispensable. La persévérance. Au point de ne pas avoir peur de quitter sa famille et d’être rejeté par son père. Ecouter cette envie, ce besoin de faire de la musique et croire en soi et ses capacités malgré toutes les épreuves. Et une fois la reconnaissance acquise, aller encore plus loin, persévérer pour se dépasser soi-même, en ne se reposant jamais sur ses lauriers. Faire preuve d’une « énergie infatigable », une véritable « machine de guerre » aux dires de son ex-femme. Alors oui, c’est certainement une question de métabolisme et ce n’est pas donné à tout le monde, mais Claude François travaillait comme un véritable athlète: une discipline physique de fer, un régime alimentaire ultra-sain, pas d’alcool. C’est bien simple, « si un accident ne l’avait pas tué, il serait encore là aujourd’hui, en pleine forme pour ses 73 ans ». Un esprit novateur, toujours à la recherche de la dernière tendance. Claude François regardait beaucoup du côté des Etats-Unis afin de savoir avant tout le monde quelle chanson valait la peine d’être adaptée. « Il s’intéressait déjà au phénomène des radios libres en Italie » selon son fils Claude Jr, « il en aurait certainement monté une lors de la libéralisation en France ». Etre capable de sentir ce qui va fonctionner, voilà un des plus grands talents de Claude François. Comprendre ses peurs et les utiliser comme moteurs. Poussé par un véritable instinct de survie quand il a dû assurer pour sa famille, Claude François était hanté par la possibilité que tout finisse en un instant. Il avait même expliqué à sa femme comment cacher des tableaux de maître et de l’or dans son manteau en cas de fuite. Une peur viscérale qui lui donnait la force de poursuivre et de ne jamais se relâcher. Un grand respect pour ceux qui l’ont conduit là, à commencer par ses fans. A tel point qu’il était devenu ami avec certains d’entre-eux et qu’il n’hésitait pas à faire des heures de route pour couvrir de cadeaux des admiratrices mourantes, qui avaient juste demandé une photo dédicacée. Le tout sans aucune presse, juste pour son public. Il leur demandait aussi leur avis, soumettant des pochettes de disques à leur jugement. Il n’a jamais perdu de vue qui était son public, et ce qu’ils attendaient de lui. Un pur abandon à son métier. Pour ses fils, l’amour du public comblait sa peur de l’abandon plus que celui des femmes qui l’ont entouré. Susceptibles de le quitter ou de partir avec un autre, les femmes n’avaient pas la stabilité de l’amour que le public lui portait. La culture du secret. Il a longtemps caché sa famille et particulièrement son dernier fils, Marc. Une volonté de les protéger et de ne pas les exposer. Ou une manière de se constituer un jardin secret pour s’y ressourcer. Au moulin, parmi les siens, la nature et les animaux, s’écoulaient les seuls jours où il relâchait un peu la pression. L’égoïsme. Du propre aveu de ses fils, il était parfois « détestable’ aussi, et il fallait prendre le train en marche, il détestait perdre son temps, tout devait fonctionner à sa manière. My way or the highway. Mais s’ils avouent sans problème que tout tournait autour de lui, ses enfants sont aussi les premiers à affirmer qu’ils préfèrent de loin un père passionné, aimant sa vie et souvent absent qu’un bureaucrate tristoune en train de lire son journal.

VS.

Le film Cloclo sort au cinéma ce mercredi.

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