5 choses à savoir sur l’OLED

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C’était l’une des stars d’Euroluce, biennale du luminaire tenue en marge du Salon international du meuble de Milan. Focus sur cette technologie encore mal connue avec Frederik Delbart, l’un des premiers designers belges à l’avoir manipulée.

Sous les feux de Milan

Difficile de passer à côté cette année, surtout avec les arguments avancés par le leader du marché, le sud-coréen LG, qui avait mis le paquet pour marquer son septantième anniversaire. D’abord dans le Design District de Tortona, avec l’installation SF Senses of the Future, du designer Tokujin Yoshioka : dix-sept chaises au corps illuminé, faisant face à un mur de lumière louvoyant sur plusieurs dizaines de mètres carrés, de quoi en mettre plein la vue aux nombreux visiteurs. LG avait ensuite soigné son stand à Euroluce et accordé un écrin de choix aux créations OLED du designer Ross Lovegrove – quoi de plus normal que celui que l’on surnomme Captain Organic se passionne pour les  » Organic Light-Emitting Diodes  » ?

L’OLED, c’est quoi ?

Le premier brevet pour cette  » diode électroluminescente organique  » fut déposé par Kodak en 1987. Trente ans plus tard, des améliorations techniques ont enfin permis de surmonter le défi que représentent ces dalles de nouvelle génération :  » Sans entrer dans les détails, explique Frederik Delbart, chaque plaque est composée de couches ultrafines qui, grâce à un processus chimique, s’allument quand un courant électrique les parcourt. On parle d’échelle microscopique : si la plaque d’un millimètre correspondait à la hauteur de la tour Eiffel, l’épaisseur des couches serait comparable à celle d’un cheveu. C’est vraiment de la nanotechnologie de pointe, que l’on travaille dans des labos hermétiques, des clean rooms plus propres qu’un bloc opératoire. Mais, contrairement à la croyance assez répandue, il n’y a aucun organisme vivant là-dedans.  »

Ni l’évolution, ni le rival du LED

 » L’OLED doit être vu comme une piste parallèle au LED, et non comme son évolution ou son alternative. En fait, la seule chose qu’ils partagent est leur nom. A l’usage, la différence principale, c’est que le LED illumine par un point, l’OLED par une surface.  » Il est donc tout à fait possible d’imaginer une combinaison des deux, l’intensité du premier complétant le rendu satiné du second – c’est d’ailleurs ce qu’a fait l’éditeur Artemide à Euroluce, en lançant une  » machine optique hybride  » dénommée Harry H., qui associe les deux sources lumineuses.

Beaucoup d’avantages…

Pour Frederik Delbart,  » l’OLED produit une lumière homogène et très douce, plus agréable que le LED qui brûle la rétine quand on le fixe « . De plus, il consomme peu d’énergie – enfin, toujours plus que son collègue non organique, mais lui peut s’intégrer à un support souple, ou alors complètement transparent, comme une vitre qui s’illuminerait des deux côtés. Au-delà de l’éclairage, l’OLED a donc suscité l’intérêt de tout le secteur high-tech. On pense bien sûr aux écrans de smartphones ou de télévisions, mais des tests ont aussi été réalisés sur des panneaux de signalisation ou des phares de voitures.  » La taille des plaques se comptera bientôt en mètres carrés, ce qui permettra de les intégrer dans des cuisines ou du mobilier. Les spécialistes estiment qu’à l’avenir, il sera même possible de l’imprimer en 3D !  »

… et quelques inconvénients

De si extraordinaires propriétés s’accompagnent malheureusement d’un certain nombre de contraintes qui freinent l’explosion annoncée il y a déjà quelques années.  » Il s’est démocratisé, ce qui explique sa présence remarquée à Milan, mais il reste coûteux et très compliqué à travailler. Le monde du luminaire est une course à l’efficacité, on recherche toujours le meilleur rapport lumen/watt et donc plus de lumière pour moins d’électricité. A ce niveau-là, l’OLED est un peu à la traîne, contrairement au LED qui évolue tous les jours. Ses performances générales sont encore trop faibles, mais ça ne diminue en rien son gigantesque potentiel.  »

Par Mathieu Nguyen

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