Aliénor Debrocq: « Quand j’écris, je projette des vies possibles ou des versions de ce que je pourrais être »

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Dans son premier roman, cette jeune docteure en art et histoire, journaliste et professeur de littérature s’amuse à mélanger les récits et les degrés de narration. Elle sera à la Foire du livre, pour une rencontre avec le public. Avant-goût.

Quelle était votre intention en vous lançant dans l’écriture de votre premier roman Le tiers sauvage?

J’avais envie depuis longtemps de mélanger les degrés de narration et plusieurs histoires enchâssées. J’ai donc essayé d’écrire un faux roman de gare. Je suis partie de quelque chose d’assez classique, qui est la rencontre entre deux personnes d’univers très différents et comment leur rencontre va avoir du sens pour chacun d’eux. De là naît une intrigue. Mais au-delà de cet élément moteur du récit, j’aborde des questions contemporaines qui me touchent, comme la colonisation touristique du monde.

Aliénor Debrocq:

Votre roman est en lice pour le Prix Première et le Prix des lecteurs Club, qu’est-ce que cela change pour vous?

Cela peut changer la visibilité du livre, mais surtout cela veut dire que des gens m’ont sélectionnée. L’art du roman est un art du temps, celui de l’écriture mais aussi de la lecture, si quelque chose de ce temps-là pouvait passer de moi aux lecteurs, ce serait super.

Vous ancrez l’un des chapitres au coeur de la Foire du livre…

Clara a 30 ans, écrit un roman et va à la Foire du livre, le genre de truc qu’elle déteste – on est d’accord qu’on parle du personnage, pas de moi! Elle a un regard ironique et distancié, cela l’agace un peu cette espèce de star-system de la littérature dominante. Elle se dit que c’est paradoxal, la position de lecteur où l’on est seul dans sa bulle dans un endroit a priori calme, et la Foire, cette grand-messe bruyante… Ce serait une vraie question à poser si on veut élargir le débat: que viennent chercher les lecteurs dans ce genre de salons? Dans le même ordre d’idées, Clara porte un regard plutôt critique sur le monde de l’art contemporain. Là aussi je me suis amusée, c’est un milieu que je connais également un peu, j’ai des agacements personnels qui se traduisent par l’écriture. J’estime, comme plein d’auteurs que j’aime, que quand j’écris, je projette des vies possibles ou des versions de ce que je pourrais être dans d’autres vies.

Le tiers sauvage, par Aliénor Debrocq, Editions Luce Wilquin. Rencontre avec Aliénor Debrocq organisée par la Foire du livre de Bruxelles et Le Vif Weekend, dans l’espace intitulé « La Grande place du livre » à Tour & Taxis, à Bruxelles, le 17 février prochain, de 17 à 18 heures. www.flb.be

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