(ana)chronique

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Haute voltige. Le nom de Tonya Harding aurait pu passer à la postérité pour avoir réalisé le premier triple axel en compétition de patinage artistique féminin, il le sera plutôt pour avoir démonté les genoux de Nancy Kerrigan, sa rivale en équipe nationale. Commis en 1994 par un homme de main, ce brutal manque de fair-play reste sans conteste le pire scandale qu’ait connu la discipline – même si l’on suppose que la carrière capillaire de Philippe Candeloro occupe la seconde place. Bannie par la Fédération américaine, la championne tombée en disgrâce monnayera ensuite sa célébrité, connaîtra quelques épisodes aux fortunes diverses, sextape, films d’action fauchés, débuts avortés dans la boxe pro ou dans la musique, jusqu’à devenir une sorte d’égérie white trash, le genre d’antihéros au parcours chaotique dont Hollywood raffole. Un biopic Moi, Tonya, fut ainsi récemment porté à l’écran, avec Margot Robbie dans le rôle-titre, et peut-être l’espoir de rendre la protagoniste un peu plus sympathique aux yeux du public. Mais tandis qu’elle court les plateaux TV pour faire la promo du film, la presque quinqua refuse désormais d’évoquer son passé et exige que tout journaliste contrevenant à la règle s’acquitte de 25000 dollars d’amende. Alors que ses frasques des nineties constituent précisément son fonds de commerce. On a beau la savoir spécialiste des pirouettes, à ce niveau-là de performance, ça laisse admiratif.

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