Au Congo/en Afrique centrale

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TANGUY DUMORTIER, journaliste reporter d’images et présentateur du Jardin extraordinaire, le dimanche sur La Une.

 » Quand j’ai quitté le J.T., je suis allé rejoindre mon ex-femme au Rwanda, où elle travaillait. J’ai toujours aimé faire des photos et on m’avait prêté un peu de matos. Donc, comme je n’avais ni obligation, ni gamins, je suis parti là-bas pour faire quelques sujets nature pour la RTBF. Coup de bol, un collègue m’a alors dit :  » Moi, je vais dans l’est du Congo, c’est à peine à deux ou trois heures de route, viens avec moi !  » J’étais censé partir une année, mais finalement, j’ai voyagé pendant presque quatre ans, beaucoup au Congo, mais aussi en Ouganda, au Tchad, au Niger, au Burkina. J’ai pu tourner dans des endroits hallucinants.

Du côté de Goma, la région sortait juste d’une guerre et plus personne ne voulait y aller, ça puait la mort partout. Je ne croisais une autre équipe que tous les six mois, alors que j’étais dans une région objectivement exceptionnelle, en plein Parc national des Virunga : un truc de fou furieux de 800 000 hectares, avec des volcans en activité, des glaciers, des gorilles de plaine et de montagne, des chimpanzés. Aujourd’hui, ça m’aurait coûté 150 000 dollars, là il n’y avait personne. Mais à côté de ça, il y avait des moments chauds, le temps du tournage d’un reportage sur les gardes du parc, quinze mecs se sont fait tuer. Le pire, c’est qu’on s’y habitue. J’ai passé deux ans à leurs côtés. A la fin, je faisais partie du décor. J’étais seul avec eux, on remontait la piste, on allait dans les nids où les grands singes avaient dormi la nuit… Tu te retrouves au coeur de l’Afrique, en train de filmer un animal sauvage, c’est une montée d’adrénaline géniale. Le contraste entre cette nature incroyable et le chaos qui règne à Goma, la richesse des régions et la pauvreté des gens, c’est vraiment saisissant.

Au Congo/en Afrique centrale
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Ce pays est tellement grand, tu rebondis de porte en porte, on t’envoie d’un bout à l’autre pour voir et filmer des tas de choses. On a vu des endroits fabuleux, je suis allé dans la neige congolaise, j’ai dormi plusieurs nuits au sommet d’un volcan, j’ai vu des troupeaux de 500 éléphants, peu de gens sur la planète peuvent en dire autant. Et après quatre ans, on a fini sur les plages du fleuve Congo, on avait traversé le pays d’est en ouest. J’ai adoré descendre ce fleuve. Mais bon, le plus beau voyage, c’est toujours le suivant.  »

Au Congo/en Afrique centrale
© Martin Godfroid

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