Collectible, unique au monde

© MILES FISCHLER

Avec ce premier salon entièrement dédié au design contemporain de collection du xxie siècle, Clélie Debehault et Liv Vaisberg signent une initiative unique en son genre, programmée pour mars prochain à Bruxelles.

Quelles sont vos ambitions pour cette édition inaugurale de Collectible ?

Clélie Debehault : Au-delà de l’aspect commercial, on a envie d’offrir une plate-forme à tous les acteurs du milieu du design à l’international, de mettre en lumière ce qu’est exactement le design contemporain de collection et d’en améliorer la perception, auprès du grand public comme auprès de la clientèle. Aujourd’hui, quand un collectionneur s’offre un Picasso, il achète une marque, il sait exactement ce qu’il acquiert. Pour le design contemporain de collection, ce n’est pas toujours le cas.

Liv Vaisberg : On répond à une demande, que l’on veut encore stimuler davantage. Quand la foire Design Miami a été lancée, il n’y avait pas de collectionneurs, mais ça a motivé le marché local et renforcé l’intérêt, donc la demande.

Et qu’est-ce qui vous distinguera des autres events ?

L.V. : Déjà, le retour dans le cadre muséal avec l’architecture moderniste de l’Espace Vanderborght, un ancien magasin de meubles. Ensuite, la volonté de faire vivre une véritable expérience au visiteur, de garder sa curiosité éveillée tout au long du parcours avec  » une offre globale  » et une scénographie forte. Des rencontres cosy et conviviales remplaceront les talks trop formels. Ainsi, on a confié l’espace restauration au studio de création La Bouche et, au lieu d’une classique librairie, Marie Pok, la directrice du CID, proposera sa  » bibliothèque idéale « . Enfin, en fait de boutique, on aura un pop-up tenu par The Hope (NDLR : un groupe déjà à l’origine d’un bar éphémère à Ixelles), avec des trucs complètement barrés. Nos partenaires ont carte blanche, on leur fait confiance les yeux fermés. L’immeuble et ses 4 600 m2 sont ouverts à l’imagination de chacun.

Collectible, unique au monde
© HUGARD AND VANOVERSCHELDE

Quel est votre parcours ?

C.D. : Après des études d’histoire de l’art à l’ULB, j’ai intégré, pendant huit ans, la galerie Vedovi à Bruxelles, spécialisée dans le second marché (NDLR : qui s’intéresse aux oeuvres qui sont revendues, contrairement à celles du premier marché), avec des artistes comme Picasso, Magritte, Warhol ou Basquiat. Par la suite, j’ai eu envie de m’intéresser au premier marché, et j’ai eu une opportunité chez Daniel Templon à Paris, qui m’a permis de développer mon réseau international. Puis, j’ai représenté une plate-forme américaine, ce qui m’a donné plus de liberté et d’indépendance et m’a amenée à rencontrer des acteurs de l’art et du design.

L'Espace Vanderborght offrira un cadre muséal à l'événement.
L’Espace Vanderborght offrira un cadre muséal à l’événement.© HUGARD AND VANOVERSCHELDE

L.V. : Je suis franco-hollandaise, mais j’habite en Belgique depuis douze ans. En 2012, j’ai fondé Poppositions, une foire alternative, critique et pointue d’art émergent. Après, j’ai dirigé la foire Independent de New York et j’ai aidé à la mettre en place à Bruxelles. J’ai également créé un service de conciergerie sur-mesure en art et en design, qui s’appelle Complex. Enfin, j’ai ma propre agence de conseils dans le secteur. Ça fait pas mal de projets, mais le plus  » gros  » bébé, on l’a fait à deux, avec Clélie.

Comment est-il né ?

L.V. : Une amie commune nous a mises en contact et ce fut un vrai coup de foudre professionnel. Clélie avait cette idée en tête, et elle m’a très rapidement proposé de la rejoindre. On est fonceuses et complémentaires, donc on a pu aller vite. Il fallait trouver un nom, un lieu, une identité visuelle, un concept. Et six mois de gestation pour voir ce qu’on allait pouvoir offrir de pertinent. Refaire ce qui se fait déjà ailleurs, ça ne nous intéressait pas ; copier Design Miami, c’était non. On voulait promouvoir le design contemporain de collection et lui trouver un format nouveau.

Le secteur lui-même a beaucoup évolué dernièrement…

C.D. : Bien sûr. Et il y a un effet de lassitude envers le format traditionnel des foires d’art contemporain telles qu’on les connaît aujourd’hui. C’est toujours le même cycle, le même calendrier et les mêmes propositions d’année en année.

En quoi Collectible sera-t-il résolument différent ?

L.V. : Le fait de se limiter au xxie siècle a été très efficace, aucune foire au monde ne présente que du design contemporain de cette période. C’est ce qui a convaincu Tony Chambers, du magazine Wallpaper, d’embarquer dans l’aventure. Quand il a entendu  » foire de design contemporain « ,  » format biennale « ,  » c’est pas le PAD, ni la TEFAF, c’est nouveau « , il était très enthousiaste.

Il fut le point de départ de votre jury de haut vol…

C.D. : Oui, c’était le premier. Jan Boelen de la Maison des arts contemporains d’Hasselt, Z33, a suivi ; puis Pascale Mussard de Hermès/petit h. Et la dernière, la journaliste Maria Cristina Didero, on l’a contactée après avoir vu une de ses expos. Tous ces gens sont devenus nos porte-parole, et montrent bien nos ambitions internationales.

Collectible, Espace Vanderborght, 50, rue de l’Ecuyer, à 1000 Bruxelles. www.collectible.design Du 7 au 11 mars prochain.

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