Corps glorieux

© Gloria Friedmann

QUI ?

Née en 1950 à Kronach, en Allemagne, Gloria Friedmann vit et travaille aujourd’hui à Paris et à Aignay-le-Duc (Côte-d’Or). Après avoir débuté une carrière de mannequin, elle décide, à la fin des années 70, de se réapproprier son image en passant de l’autre côté de l’objectif. Pour ce faire, elle imagine des mises en scène avant-gardistes qui troublent les standards de l’époque en termes de représentation du corps féminin. Son modus operandi ? Pousser la porte d’un lieu désaffecté et s’immortaliser en compagnie d’objets triviaux – des bandes de papier hygiénique, un seau en plastique, un ventilateur, des oeufs, des téléviseurs… – par le biais d’un Nikon placé sur un pied et activé à distance. Une fois la performance accomplie, Friedmann met un point d’honneur à développer ses tirages elle-même pour ensuite les retravailler à la peinture à l’huile.

QUOI ?

L’exposition de la Maison Européenne de la Photographie, à Paris, revient sur la pratique de cette plasticienne qui est marquée par le cinéma de la fin des années 70, le développement de l’in situ et l’hégémonie du minimalisme. Le tout pour une oeuvre critique qui manie l’ironie avec talent. Son travail permet également de prendre conscience du pouvoir d’enfermement des structures de représentations qui sont les nôtres.

POURQUOI ?

Pour saluer un geste fort, comme le pointe le critique d’art Philippe Dagen. Décider de peindre à la main des tirages noir et blanc, au moment où la pellicule couleur court les rues, relève d’une démarche visionnaire. Esthétiquement, il faut également pointer l’extraordinaire lumière qui se dégage des clichés de l’intéressée.

En chair et en os, Gloria Friedmann, Maison Européenne de la Photographie, 5-7, rue de Fourcy, à 75004 Paris. www.mep-fr.org Jusqu’au 18 juin prochain.

M.V.

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