La question du hijab, du port du voile et de ses variantes est l’une des plus controversées en terre d’Islam et en Occident. Où l’on comprend que le débat tourne essentiellement et presque obsessionnellement autour du corps de la femme, à l’intersection de l’ultrapatriarcat et du religieux. Avec le voile, on est souvent dans la confusion la plus totale – un hijab n’est pas un niqab, qui n’est pas un jilbab et encore moins un tchador ou une burqa. Soit une gradation allant du voile couvrant la tête et les cheveux au vêtement imposé par les Talibans en Afghanistan, qui dissimule la silhouette entière et grillage le visage. S’il est antérieur au Coran, c’est pourtant là que sa pratique se codifie, à la sourate 33 notamment. Il serait ainsi  » destiné à séparer non pas une femme d’un seul homme mais de deux hommes, développe Carol Mann, auteure d’un essai sur la question (*). Il y est écrit que le Prophète vient de prendre une nouvelle épouse, Zeyneb, sa cousine. Comme un invité traîne au banquet qui s’ensuit, le Prophète veut virer le fêtard et produit miraculeusement un hijab qui signifie ici rideau. Par la suite viendront d’autres recommandations discutées par de nombreux exégètes sur la surface précise du corps féminin à recouvrir « . Et de citer Fatima Mernissi, sociologue féministe marocaine qui, dans Le harem politique : Le Prophète et les femmes, paru chez Albin Michel en 1987, écrit :  » Le concept du hijab est tridimensionnel et les trois dimensions se recoupent très souvent. La première dimension est visuelle : dérober au regard. La racine du mot hajaba veut dire cacher. La deuxième dimension est spatiale : séparer, marquer une frontière, établir un seuil. Enfin la troisième dimension est éthique : elle relève du domaine de l’interdit.  »

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