Génie de la couleur

© © adagp , paris 2017

Qui ?

André Derain (1880-1954) appartient à cette catégorie de peintres pas suffisamment salués par l’époque contemporaine. Quand on l’évoque, c’est souvent le poncif du  » précurseur du fauvisme  » qui est déballé. On pense alors avoir tout dit et, pourtant, il n’en est rien. Le natif de Chatou est de la trempe d’un Picasso. Fin lettré autodidacte et curieux insatiable, il n’en finit pas d’arpenter les musées et de sonder les cultures – fasciné par les arts premiers, il achète un masque fang dès 1905. L’artiste lit Nietzsche, chemine avec de Vlaminck et fréquente des personnalités telles qu’Apollinaire, Kees Van Dongen, Max Jacob, Braque.

Quoi ?

L’exposition dessinée par Cécile Debray s’attache à une décennie précise de l’oeuvre de Derain. Elle l’éclaire à travers de nombreux documents périphériques – photographies prises par l’intéressé, collection d’estampes, reproductions d’oeuvres d’art, écrits et correspondance – permettant de mettre en évidence la dimension d’expérimentation continue qu’elle contient. Agencée de manière chronologique, par le biais d’une succession de sous-périodes, cette Décennie radicale donne à voir quelque septante peintures, ainsi qu’un ensemble important d’oeuvres sur papier – aquarelles, dessins, carnets de croquis, gravures.

Pourquoi ?

Pour plonger dans une composition exceptionnelle comme La Chasse, qui témoigne d’une veine allégorique et d’un archaïsme poético-mélancolique directement inspirés de Guillaume Apollinaire. Egalement pour son traitement de la couleur, obsessionnel et unique.

1904-1914. La décennie radicale, André Derain, Centre Pompidou, à 75191 Paris. www.centrepompidou.fr Jusqu’au 29 janvier prochain.

M.V.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content