» Glamour labour « 

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Quand une jeune docteure en anthropologie sociale et ethnologie (EHESS) entend décrypter les dynamiques à l’oeuvre dans la mode, l’une des plus puissantes industries du monde, c’est dans le but avoué de la déglamouriser. En publiant sa thèse, Giulia Mensitieri travaille à démontrer son hypothèse :  » Le nouvel esprit du capitalisme, dans lequel coexistent la normalisation du travail précaire et le culte de soi par la créativité, existe à l’état presque pur dans la mode.  » Laissant à d’autres le soin d’étudier la filière en amont, elle se focalise sur  » les travailleurs de productions immatérielles « . Elle suit donc pas à pas Mia, nom d’emprunt d’une styliste italienne flamboyante mal logée à Paris, elle interviewe des photographes, vendeurs, maquilleurs, mannequins, stagiaires, pratique l’immersion dans le studio d’un créateur belge. De rencontres en études de terrain, elle collationne ainsi une somme d’horreurs où se mêlent luttes de pouvoir, exploitation scandaleuse, rang à tenir, règne du faux, travail non rémunéré, fabrique puante du rêve et précieuses ridicules. La charge est lourde, or, même si ses exemples nauséeux exhalent leurs réalités vécues, on sait qu’il en est d’autres et que la vérité est dans l’entre-deux.

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Le plus beau métier du monde, dans les coulisses de l’industrie de la mode, par Giulia Mensitieri, éditions La Découverte, 280 pages.

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