Pour permettre aux filles de réinventer l’usage d’un espace ou pour garantir un sentiment de sécurité, certaines organisations décident de bannir les hommes (à des moments déterminés ou en permanence). On a par exemple vu, en Suède, un appel à une version 100 % féminine du festival de rock de Bråvalla suite à de multiples plaintes pour agressions sexuelles et viols lors de l’édition de cet été. Et le festival de Glastonbury a prévu dès 2016 un espace, The Sisterhood, réservé aux spectatrices. Des pays comme le Japon, le Mexique, l’Inde ou encore le Brésil ont testé les rames réservées à la gent féminine dans les transports en commun tandis que fleurissent les offres de taxis conduits par des femmes, pour des femmes.  » La non-mixité n’est pas quelque chose de nouveau, elle est notamment utilisée pour libérer la parole des dames, rappelle la géographe Corinne Luxembourg. Mais on a vite vu les limites, avec les rames qui leur sont réservées par exemple : qu’arrive-t-il quand l’une d’elles veut continuer sa conversation avec l’homme avec lequel elle voyage ? Se met-elle en danger si elle se rend dans la rame de l’autre sexe ? Que se passe-t-il si un homme décide de pénétrer dans la rame des femmes en les considérant comme des proies ? Et Irene Zeilinger de l’ASBL Garance d’ajouter : « Les espaces non mixtes peuvent être émancipateurs s’ils ne renforcent pas les stéréotypes des femmes faibles qui ont besoin d’une protection spéciale. »  »

Une initiative de non-mixité qui a fait ses preuves : à Malmö, en Suède, un skate park a décidé de réserver des créneaux horaires aux filles. Ces dernières se sont déclarées contentes de pouvoir s’essayer à la discipline sans être bousculées par des garçons qui seraient plus dans la performance. Mises en confiance, elles profitent également des plages mixtes.

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