Ni désinvoltes, ni soumises

DELPHINE KINDERMANS, RÉDACTRICE EN CHEF © FRÉDÉRIC RAEVENS

Nous aurions pu n’en retenir qu’une, ou en valoriser des dizaines d’autres. Traditionnellement, pour sa dernière parution avant le passage à l’an neuf, votre Vif Weekend élit en effet la personnalité qui, aux yeux de la rédaction, a marqué l’actualité des douze mois écoulés. Le mouvement #metoo, déclenché en octobre 2017 mais dont l’onde de choc n’a pas fini de se faire sentir – avec plus ou moins d’acuité selon les pays ou les moments, il est vrai -, nous a cette fois incités à ne pas mettre à l’honneur un individu unique, mais les femmes dans leur ensemble. Parce que, derrière ce hashtag référant explicitement au harcèlement, c’est bien davantage qui a été mis au jour. Et notamment une timide réaffirmation de l’injustice découlant de l’inégalité de représentation de la gent féminine, à qualités équivalentes, tant dans les médias que dans le monde professionnel. Une iniquité dont il serait trop facile de se dédouaner par le seul biais de ce numéro. De manière générale et au long cours, reconnaissons-le, les hommes ont plus souvent voix au chapitre que leurs alter ego de l’autre sexe, dans nos pages également. Réflexe conditionné par une éducation dans laquelle le patriarcat n’a pas cessé sa domination, insidieuse ou frontale, ou conséquence directe de cette absence de visibilité des secondes par rapport aux premiers, qui nous amène à les avoir trop peu en ligne de mire ? Quoi qu’il en soit, seuls le constat et  » la lumière sur les faits « , credo cher à Anne Gruwez, ont ici une raison d’être. Ni revancharde ni aigrie, la juge d’instruction bruxelloise, au même titre que ses comparses reprises dans notre palmarès – forcément incomplet, fatalement subjectif – des Belges qui ont fait 2018, préfère  » l’équilibre  » à la vindicte,  » la liberté à l’insoumission « . Citoyennes anonymes mais engagées ou éminences faisant autorité dans leur domaine de compétences, auteures, athlètes, chefs coq, ambassadrices ou créatrices, toutes font, comme Sarah Baatout, à la tête de l’unité de radiobiologie du Centre d’étude de l’énergie nucléaire, le pari de l’optimisme quant à la lente évolution qui s’opère en Europe et visant à combler l’écart de présence  » dans les fonctions académiques, politiques « . Chapeau bas, mesdames.

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