Rika Devos

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Pour les 60 ans de l’Atomium, la Ville de Bruxelles organise de nombreuses activités (*), dont trois expos. Rencontre avec Rika Devos, commissaire de l’une d’entre elles, GRAPHIC 58, qui porte un intérêt particulier à l’identité et aux techniques graphiques de l’époque.

En tant qu’ingénieure architecte, quel est votre lien avec l’Expo 58 ?

J’ai fait mon doctorat sur cet événement et j’ai étudié comment l’architecture, qui était appelée  » moderne  » à ce moment-là, était interprétée par différentes personnes pour les pavillons. Dans mes analyses, je ne fais pas de différences entre architecture et design parce qu’une telle construction, c’est un tout composé d’urbanisme, de design et de publicité graphique.

Que peut-on trouver dans l’exposition Graphic 58 ?

On y montre les affiches, les flyers, les photographies et les dépliants qui ont été réalisés pour l’Expo 58 et de quelle manière ils entrent en relation avec l’architecture moderne. En général, l’idée est aussi de mettre en avant la Belgique d’après-guerre, vue comme un pays exemplaire, à l’époque, sur le plan économique. Au niveau du graphisme et des techniques, l’accrochage reflète également bien les différentes tendances de cette période.

Comment avez-vous réuni tous les documents présentés ?

Certains sont des archives, d’autres viennent de fonds privés. Ce sont surtout des images de ma propre collection, que j’ai rassemblées quand j’ai fait mon doctorat à l’université de Gand. Il y aussi des photos que j’ai trouvées dans des bases de données. Le fait qu’il y ait un côté architectural mis en avant vient sûrement de là, de mes recherches.

Si vous deviez choisir une image, laquelle serait-ce ?

C’est une fresque de 70 mètres qui s’appelle The Americans. Les dessins sont faits en noir et blanc, c’est imprimé sur du papier photographique et il y a du papier peint et des bandes dessinées qui ont été collées par-dessus pour le rendre plus vivant. Ça parle du peuple américain typique et imparfait dans un contexte de Guerre Froide. Elle m’interpelle par sa complexité. A l’époque, il y avait certaines critiques envers l’identité américaine et il fallait pouvoir communiquer une image de soi avec un peu d’humour. Moi je l’apprécie beaucoup parce que ça parle au grand public, mais ça ajoute aussi une proximité avec l’art contemporain.

(*) Retrouvez le programme de cet anniversaire sur www.levifweekend.be

Graphic 58, ADAM-Brussels Design Museum, à Bruxelles. http://adamuseum.be/ Jusqu’au 13 janvier 2019.

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