Sans espoir et sans crainte

© TOMAS VANDECASTEELE

Quand Tomas Vandecasteele, philosophe et photographe, s’empare d’un sujet, il le transcende jusqu’à l’essence. A fortiori quand il s’agit du lavement rituel, du péché et du pardon, de La Crucifixion de saint Pierre par Le Caravage. Deux ans après sa première expo solo, Sharpness is a bourgeois concept, l’Anversois sublime l’oeuvre du peintre du clair-obscur avec Doodverf (nec spe nec metu), à traduire par Peinture de mort (sans espoir et sans crainte). Epaulé par Wim Vanlessen du Ballet Vlaanderen, il filme et photographie l’intensité des gestes de quatre danseurs répétant la scène du tableau de 1601 dans sa nudité moite et tendue. Il fond ensuite ses photos et sa vidéo en une narration qui fait sens avec d’autres clichés se concentrant sur les ablutions, le savon d’Alep, l’hysope et la purification, les siècles passés et les religions du Livre. Parfois il les recouvre de résine, en écho à la manière baroque. Toujours, il les construit de telle sorte qu’il faille presque se faire violence pour les découvrir en s’y plongeant, haletant, à corps perdu, en opposition ouverte et déclarée au tout-à-l’image contemporain et à ses relents pornographiques. Indispensable.

Doodverf (nec spe nec metu) de Tomas Vandecasteele, Artelli Gallery Antwerpen, 120, Mechelsesteenweg, à 2018 Anvers. www.artelligallery.com Du 9 décembre au 12 janvier prochain.

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