Oscar Niemeyer, l’architecte de la sensualité n’est plus

© Reuters

Le Brésilien Oscar Niemeyer a tiré sa révérence ce 5 décembre, a presque 105 ans. C’est une légende de l’architecture qui disparaît, laissant derrière lui plus de 600 oeuvres.

Depuis ce 5 décembre 2012, tous les architectes de la planète sont un peu orphelins. Oscar Niemeyer – qu’ils croyaient presqu’immortel, tant sa vitalité était encore impressionnante, à 104 ans, qu’il parle d’architecture, de politique… ou de jolies femmes – est mort des suites d’une infection pulmonaire. Et avec cette disparition, c’est probablement le dernier père de l’architecture moderne, qui a fermé définitivement les yeux.

Ce qu’on retiendra de lui ? Brasilia évidemment, une cité née entièrement de sa main, de celle de l’urbaniste Lucio Costa et du paysagiste Roberto Burle Marx. Il y créa des bâtiments publics qui font aujourd’hui office de manifestes de l’architecture moderne en béton, à l’image de la cathédrale composée d’un bouquet d’arcs s’élevant vers les cieux ou du Congrès national surplombé de deux coupoles inversées. La ville fut inaugurée en 1960 mais dès 1964, et le coup d’état militaire, le chantier fut ralenti et Oscar Niemeyer, communiste convaincu, écarté. Il migrera en France où il rencontra Le Corbusier et érigera notamment, à Paris, le siège du Parti communiste, dont Georges Pompidou dira :  » c’est la seule bonne chose que les communistes aient faite !  »

Mais plus encore que la conception de Brasilia, c’est la vision moderne, mais pas figée, de Niemeyer, que chacun doit retenir. En effet, si Le Corbusier reste dans les mémoires pour ses volumes radicaux et orthogonaux, ses plans fonctionnels… jugés parfois austères, Niemeyer a su, lui, transcender ces principes dans une architecture plus souple, moins  » carrée « , mais finalement peut-être plus humaine…  » Ce n’est pas l’angle qui m’attire. Ni la ligne droite, dure, inflexible. Ce qui m’attire, c’est la courbe sensuelle que l’on retrouve dans le corps de la femme parfaite « , disait le Brséilien qui fut dès lors surnommé  » l’architecte de la sensualité « . Un nom qui fait sourire quand on sait qu’il était aussi, dans la vie, un incorrigible amoureux de la féminité.  » Une fois, on m’a demandé ce que je pensais de la vie. J’ai répondu : du moment que j’ai une femme auprès de moi, advienne que pourra ! « , plaisantait-il.

Aujourd’hui, on ne peut que saluer ses 70 années de carrière – jusqu’à ses derniers jours a continué à travailler dans son bureau de Copacabana – et retenir avant tout de lui que pour bâtir la vie, il faut d’abord l’aimer, tout simplement.

F.By

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