Quel avenir pour la maison natale d’Hitler? L’Autriche lance un concours d’architectes

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L’Autriche va lancer un concours d’architectes sur le devenir de la maison natale de Hitler, a indiqué mardi le ministre de l’Intérieur, qui avait suscité les critiques de plusieurs experts en annonçant son intention de démolir la bâtisse.

L’essentiel est que le bâtiment, situé dans le centre de Braunau-am-Inn, à la frontière allemande, ne « puisse plus être identifié dans sa forme extérieure », a déclaré le ministre Wolfgang Sobotka à la presse à Vienne. Le gouvernement souhaite éviter que la maison, vide depuis plusieurs années, ne devienne un lieu de pèlerinage néonazi.

Faisant suite aux avis en ce sens d’une partie de la classe politique, dont les partis d’opposition Vert et FPÖ (extrême droite), M. Sobotka avait annoncé lundi dans la presse que la maison allait « être détruite » et remplacée par un nouveau bâtiment. Il a précisé mardi que le lieu serait à l’avenir destiné à accueillir une administration ou une institution à caractère social, sans nécessairement être totalement démoli.

L’annonce de la démolition a suscité une levée de boucliers des membres d’une commission d’experts mise en place cet été, selon lesquels la destruction de ce bâtiment datant du 17e siècle n’était pas nécessaire pour lui faire perdre son caractère sulfureux. « L’option d’une démolition avait été explicitement proposée par le gouvernement et nous ne l’avons pas approuvée », ont indiqué Clemens Jabloner, un haut magistrat et Oliver Rathkolb, un historien, dans un communiqué commun.

Dans son rapport, la commission d’experts avait fait valoir qu’une utilisation du bâtiment selon des valeurs « contraires aux crimes commis par Hitler » serait suffisante pour « briser la symbolique rattachée à ce lieu », sans qu’il ne soit procédé à une démolition.

Louée par l’Etat depuis 1972 afin d’en contrôler l’usage, l’imposante bâtisse jaune où le dictateur était né en 1889 a longtemps abrité un centre pour handicapés – une catégorie de la population qui avait été victime du régime nazi.

En raison d’un différend avec la famille qui en est propriétaire, le bâtiment est toutefois inoccupé depuis 2011, attirant des nostalgiques du IIIe Reich.

L’Etat autrichien, qui s’acquitte de 4.800 euros de loyer par mois, a engagé une procédure d’expropriation, qui doit encore être approuvée par le parlement. Le projet de loi d’expropriation est présenté mardi en commission parlementaire.

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