Cottage de rêve sur les hauteurs d’Oslo

La petite ferme - småbruk - offre une vue imprenable. Un endroit parfait pour admirer les sommets verdoyants des montagnes et pour vivre en fonction des aléas de la météo norvégienne. © PHOTOS KATLEEN WILLAERT ET JOCHEN VERGHOTE/LUCID

Loin des fjords et des navires de croisière, dans un coin de Norvège à première vue moins spectaculaire, nous avons fait l’expérience intense d’un séjour immersif à Alvdal. Il suffit de poser le pied dans ce pays pour s’en convaincre : la nature, omniprésente, se déploie jusque dans des régions reculées, absentes des guides touristiques.

En Norvège, l’enchantement vous guette à chaque détour. Les environs d’Alvdal, un hameau niché entre Oslo et Trondheim, en direction de la frontière suédoise, n’y font pas exception. Le paysage s’y révèle idyllique. Sauvage, intact, féerique. Imaginez de hauts sommets, des lacs scintillants, des forêts étendues, des cours d’eau cristallins. Et des routes non macadamisées mais très praticables, des oiseaux de proie à l’affût, le bonheur d’apercevoir, qui sait, un élan… Tout cela au coeur d’un paysage serti de mousses moelleuses, déclinées dans tous les camaïeux de verts possibles. Peut-on rêver endroit plus propice à la sérénité et à la communion avec les éléments ?

Ci-contre en haut : après avoir glissé quelques couronnes dans une boîte aux lettres fixée à une barrière (il s'agit du péage servant à l'entretien des routes), des paradis de nature s'offrent à vous. Comme ici à Haustdalen.
Ci-contre en haut : après avoir glissé quelques couronnes dans une boîte aux lettres fixée à une barrière (il s’agit du péage servant à l’entretien des routes), des paradis de nature s’offrent à vous. Comme ici à Haustdalen.© PHOTOS KATLEEN WILLAERT ET JOCHEN VERGHOTE/LUCID

VACANCES, J’OUBLIE TOUT

Se baigner dehors en pleine nature... Franchement il n'y a pas mieux!
Se baigner dehors en pleine nature… Franchement il n’y a pas mieux!© PHOTOS KATLEEN WILLAERT ET JOCHEN VERGHOTE/LUCID

C’est en tout cas ce que cherchaient Eivind et Berit. Les propriétaires du Storrøsta Cottage mûrissaient depuis longtemps le projet d’acheter et d’aménager une småbruk (petite ferme), et de concrétiser ainsi le rêve norvégien par excellence : celui du retour à la nature. Le couple occupe avec ses deux enfants (âgés de 5 et 6 ans) une petite maison fort simple, située dans les faubourgs d’Oslo. Dès que possible, la petite famille met le cap au nord, en voiture, et parcourt les 300 km la séparant d’Alvdal.

Dans leur quête d’une résidence secondaire, Eivind et Berit avaient à l’esprit une démarche écologique : limiter leur empreinte environnementale autant que possible. Ne pas déborder les frontières de la Norvège et rouler en voiture électrique alimentée en courant par les centrales hydroélectriques du pays constituait déjà un bon début. Alvdal présentait un avantage supplémentaire : être suffisamment proche d’Oslo pour ne pas devoir recharger la batterie en chemin.

C’est ici que la famille passe dorénavant toutes ses vacances. Depuis quatre ans, Eivind et Berit ne prennent plus l’avion, ce qui leur a permis de réduire notablement leurs émissions de CO2.

LES PORTES DU PARADIS

Heureusement pour nous, le couple a décidé de louer la maison de temps à autre. « Nous trouvions dommage que l’endroit reste vide quand nous n’y sommes pas. » A peine débarque-t-on sur place que l’on comprend pourquoi. Ici, les journées se déroulent comme dans un rêve, entre balades dans les bois alentours, excursions en voiture et repos au cottage.

Cottage de rêve sur les hauteurs d'Oslo
© PHOTOS KATLEEN WILLAERT ET JOCHEN VERGHOTE/LUCID

Une carte routière suffit pour partir à l’aventure. « Ne vous en faites pas si, en empruntant des routes non pavées, vous tombez tout à coup sur une barrière munie d’une sorte de boîte aux lettres. Il faut y déposer quelques couronnes », m’avait-on mise en garde. Ces barrières s’apparentent souvent aux portes du paradis. Quant aux routes, si elles ne sont pas en dur, elles ne s’en révèlent pas moins fort bien entretenues. C’est à cela que sert l’argent déposé.

DOUX DEDANS, RUDE DEHORS

Cottage de rêve sur les hauteurs d'Oslo
© PHOTOS KATLEEN WILLAERT ET JOCHEN VERGHOTE/LUCID
Le parquet et les poutres sombres ont été peints en gris clair. Les meubles ont été soigneusement sélectionnés. Sobre, la déco a fait l'objet de multiples attentions. Toute la maison respire la quiétude.
Le parquet et les poutres sombres ont été peints en gris clair. Les meubles ont été soigneusement sélectionnés. Sobre, la déco a fait l’objet de multiples attentions. Toute la maison respire la quiétude.© PHOTOS KATLEEN WILLAERT ET JOCHEN VERGHOTE/LUCID

Le cottage, entièrement en bois et aménagé dans une ferme de 1937, frappe par son excellent état : les anciens propriétaires l’avaient très joliment rénové. L’ancienne ferme-chalet sombre a fait place à une habitation claire et aérée. A l’intérieur, les murs en bois et le sol ont été peints en gris clair, formant un contraste avec quelques pans recouverts de lés de papier peint bien dosés. On remarque le mix réussi de mobilier vintage et de meubles norvégiens dans des coloris typiques. Le regard est attiré ici par un fauteuil bleu vif, là par des tabourets de bar rouges. Tout ici respire le charme et l’authenticité.

Les baies vitrées du living offrent une vue panoramique sur la vallée et les montagnes. Ce sont les seuls châssis qui ont été remplacés. Depuis la prairie qui s’élance près de la maison, le regard s’échappe par-delà les arbres à l’horizon. On s’émerveille de la course des nuages dans le ciel au-dessus des pics et du soleil entrant à flots. La météo norvégienne est tantôt variable, tantôt changeante ! Le jacuzzi extérieur, chauffé au bois et installé à côté de la terrasse, invite à profiter du grand air.

COMME UN NID D’AIGLE

Ci-contre en bas : on dirait une poutre déposée sur la montagne... Conçu par le bureau d'architectes Snøhetta, ce gros bloc de bois fait office de point de vue et sert de halte. Il est accessible après une heure de grimpette en montagne.
Ci-contre en bas : on dirait une poutre déposée sur la montagne… Conçu par le bureau d’architectes Snøhetta, ce gros bloc de bois fait office de point de vue et sert de halte. Il est accessible après une heure de grimpette en montagne.© PHOTOS KATLEEN WILLAERT ET JOCHEN VERGHOTE/LUCID

Lors de nos vacances estivales au Storrøsta Cottage, les matinées commencent invariablement par une question : « Si on regardait la carte ? » Et de sélectionner une balade fléchée. Nous apprenons rapidement à décrypter les inscriptions. « Easy walk, code vert » indique en réalité une randonnée difficile… Pas fous, nous décidons donc de zapper les balades marquées code rouge. Il nous arrive aussi de programmer une excursion en voiture. Le parc national de Dovre, écrin de nature préservée, se situe à une petite heure de route d’Alvdal. En Norvège, le moindre déplacement prend des allures spectaculaires. Pour les Norvégiens, creuser une rotonde souterraine ou un tunnel long de 25 km ne pose aucun problème.

PLAISIRS À CUEILLIR

Après chaque escapade, il fait bon rentrer au cottage. L’un des péchés mignons d’Eivind consiste à récupérer de vieux meubles et à les remettre en état dans sa grange. Ses plus belles réalisations trônent dans la maison. Berit, quant à elle, adore cuisiner. Elle a été la grande gagnante de l’émission TV « The Great Norwegian bake-off ». Les saveurs et les ingrédients naturels ne manquent pas autour du chalet. Facile : on part à la cueillette pour faire le plein d’idées et expérimenter de bons petits plats. La cuisine du cottage est généreusement équipée.

Cottage de rêve sur les hauteurs d'Oslo
© PHOTOS KATLEEN WILLAERT ET JOCHEN VERGHOTE/LUCID

La Norvège n’est pas la destination la plus courante pour des vacances d’été en famille, du moins si l’on recherche le soleil. Faire ses courses au supermarché reste assez onéreux. Mais lorsque le salami coûte aussi cher que le saumon fumé, le choix est vite fait! Quant à la météo, autant la prendre avec philosophie et dire comme les Norvégiens : s’il pleut, n’y prenez garde ; si le soleil brille, profitez-en pleinement !

INFOS

TEXTE ET PHOTOS KATLEEN WILLAERT ET JOCHEN VERGHOTE/LUCID

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