10 nouveaux mantras déco-design

Bois, mobilier modulaire, couleurs vives, meubles durables, labels belges,… Découvrez dix nouvelles tendances en décoration.

On ne jure que par le bois
Parce qu’il incarne, mieux que toute autre matière, nos envies de nature. On a l’embarras du choix : même Japser Morrisson semble s’être lassé du polypropylène coloré – très en vogue au début des années 2000 – pour lui préférer le bois brut de décoffrage au service d’un design monacal illustré à merveille par la série Crate pour Established and Sons. Chez Molteni, la très luxueuse collection Wood (1.) et (2.) de Rodolfo Dordoni démontre que cette lame de fond écolo chic touche tous les acteurs du design. Et toutes les clientèles, qu’elles soient – ou non – sensibles à la récession…

On opte pour le modulaire
Parce que les pièces inutilisées dans une maison sont terriblement énergivores, que l’immobilier des grandes villes est hors de prix, que de plus en plus de familles sont à géométrie variable selon les jours de la semaine, les espaces tout comme les meubles se doivent d’être multifonctionnels. Le sofa Confluences (3.) et (4.) de Philippe Nigro pour Ligne Roset en est l’illustration parfaite. Chaque utilisateur choisit les « pièces » du puzzle selon sa morphologie ou l’usage qu’il destine au canapé : les blocs s’emboîtent côte à côte – pour regarder la télévision, assis ou couché – ou face à face pour une conversation à deux ou à plusieurs dans une chambre boudoir ou un lobby d’hôtel. Dans le même esprit, Philippe Nigro a aussi imaginé Twin-Chairs, un projet de chaises deux en une – l’un des 13 prototypes sélectionnés cette année par le VIA (Valorisation de l’Innovation dans l’Ameublement) à Paris – qui restent fonctionnelles même lorsqu’elles sont empilées : car la version en bois est littéralement encastrée dans sa jumelle métallique.

On s’en met plein la vue
Parce que l’on n’a encore rien trouvé de mieux que d’abuser des couleurs vives quand on a le moral en berne, tous les éditeurs se sont donné le mot pour proposer des accessoires flashy comme les suspensions E27 de Mattias Stahlbom pour Muuto, les tapis Pinocchio de Hay ou les coussins Flower (5.) de Roche-Bobois.

On s’enflamme pour les feux ouverts 2.0
Parce que la flambée d’aujourd’hui, dans l’esprit brasero, se veut nomade et plus seulement confinée à la cheminée, on opte pour les nouveaux systèmes à combustion de liquide sans fumée et sans odeur (NDLR : des produits d’origine végétale ne rejetant dans l’air, lors de la combustion, que de l’eau et du CO2 dans des proportions similaires à ce qu’exhale un homme). De préférence l’un des modèles de la collection Fire (6.) de Planika signée Arik Levy, « le » designer que tout le monde s’arrache en ce moment.

On affiche du Belge
Parce que les créateurs de notre petit pays, de plus en plus cotés à l’étranger, – en particulier les trois premiers détenteurs du titre de Designer de l’Année décerné par Weekend depuis 2006 – n’en oublie pas pour autant les éditeurs belges qui les ont fait connaître, on met la main tout de suite sur leurs dernières créations made in Belgium. Alors que la chaise Folder (7.) de Stefan Schöning est désormais disponible chez Delvaux, Nedda El-Asmar vient de présenter chez Vange une étonnante chaise en bois dont l’assise renferme un espace de rangement. Quant à Alain Berteau, il démarre une collaboration avec la société anversoise BuzziSpace.com. On apprécie surtout l’idée de relooker, grâce à Buzzifile (8.), nos vilains classeurs gris en les habillant d’un tissu sympa qui en plus leur assure une seconde vie.



On exige du durable
Parce que l’on ne peut plus ignorer que ce que l’on consomme aujourd’hui aura un impact sur le futur de la planète, on essaie de limiter la casse au maximum en suivant de près l’évolution du projet pilote Lin 94 – des meubles à base de fibres de lin – présenté par François Azambourg à Paris, en janvier dernier, lors du Salon du Meuble. Et en attendant que le poubelle Tri3* (9.) de Constance Guisset et Grégory Cid trouve un éditeur – vite please, car elle nous aiderait beaucoup dans le tri sélectif de nos déchets en appartement -, on se console en s’offrant un tapis ou une des corbeilles Potten (10.) en coton et latex de Renske Papavoine pour Nanimarquina : l’éditeur qui fait tisser ses tapis en Inde, au Népal et au Pakistan s’oppose au travail des enfants et soutient sur place des projets d’éducation et de développement.

On s’offre la « it » chaise du moment
Parce qu’elle est signée Andrée Putman (11.) et qu’elle deviendra à n’en pas douter un « classique » du design. Baptisée Morgans comme le célèbre hôtel new-yorkais, elle a d’ailleurs été créée pour Emeco à l’occasion du relooking de l’établissement d’Ian Schrager, ce magna de l’hôtellerie à qui l’on doit, ni plus ni moins, d’avoir inventé avec Andrée Putman le concept des « hôtels boutique ». Selon la créatrice, cette chaise serait l’équivalent déco de la « petite robe noire » de son amie Coco Chanel. « Simple, élégante, sexy et toujours de bon goût », assure Andrée Putman. En plus, elle est fabriquée à base de 80 % d’aluminium recyclé.

On se fait une belle table
Parce que recevoir chez soi est plus que jamais dans l’air du temps, à condition de soigner l’accueil et la déco. En version bobo, la collection Zig-Zag de Paola Navone pour Eno détourne avec subtilité la forme du moule à pâtisserie en papier. Résultat : des plats qui passent sans complexe du four à la table. En version über chic, la vaisselle Accastillage (12.) de Puiforcat se la joue plutôt arty, en déclinant les trois couleurs primaires si chères à Mondrian.

On porte des bijoux de designer
Parce qu’il y a deux ans, Arik Levy signait déjà une collection de bagues et de colliers pour Baccarat et que celles qui ont « investi » à l’époque se frottent aujourd’hui les mains quand on voit à quel point la cote de ce Parisien d’adoption a grimpé en si peu de temps. Cette fois, c’est à Jaime Hayon que Lladro a demandé d’imaginer une série de boucles d’oreille et de boutons de manchette en porcelaine (13-14). Attention, collectors…

On rajeunit ses classiques
Parce que par temps de crise, on n’évite pas le réflexe de repli vers des marques historiques. Leur présence pérenne sur le marché est perçue comme un gage de savoir-faire et de durabilité – au sens premier du terme. S’offrir du Steiner (15.) ou du Dunlopillo, c’est choisir une valeur sûre. Opter chez eux pour le pouf Iko de Cécile Makowski – la gagnante de l’édition 2009 du prix Steiner Paris – ou le Compo’Sit de Matali Crasset, c’est refuser toutefois de faire l’impasse totale sur le twist de la nouveauté.

Isabelle Willlot

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