La nouvelle « tendance » londonienne, vivre sur une péniche

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Face à la hausse des prix du logement dans la capitale britannique, de plus en plus de Londoniens choisissent de vivre sur des péniches, un engouement qui inquiète les riverains et provoque la congestion du réseau fluvial.

Entre 2007 et 2014, le nombre de ces maisons flottantes a bondi de 36%, pour atteindre 2.964 en mars 2014, selon le dernier chiffre fourni par le Canal and River Trust (CRT), l’organisme qui gère le réseau fluvial du pays. Le prix de ces bateaux ne représente qu’une fraction des sommes à débourser pour un appartement londonien, même si les coûts d’entretien peuvent se révéler conséquents. A Londres en effet, le prix moyen d’un logement tourne autour de 500.000 livres (environ 700.000 euros), cinq fois plus que la plus coûteuse des péniches.

« De plus en plus de gens viennent aux péniches sans même savoir où ils mettent les pieds ou parce qu’ils n’ont pas le choix », explique Jim Bryden, un éducateur de 39 ans qui a vécu pendant deux ans à bord de « Violet Mae ». « J’en ai rencontré certains qui ont fini sur un bateau parce qu’ils devaient quitter leur appartement dans les deux semaines et qu’ils pouvaient acheter une péniche pour 10.000 livres » (14.000 euros), raconte-t-il.

En 2014, la fréquentation des zones les plus populaires des voies navigables de Londres a ainsi explosé, en hausse de 85%, selon le CRT.

Et dans le milieu, chacun a une petite histoire à raconter sur les nouveaux « pénichards »: leur difficile apprentissage des noeuds marins, des pannes de moteur, leur découverte des hivers rigoureux sur des embarcations souvent chauffées au poêle. Les débutants ont tôt fait de comprendre pourquoi ces péniches, dont la largeur ne dépasse parfois guère les 2 mètres, sont surnommées « paniers percés » par leurs propriétaires, ou de réaliser que les cambriolages sont monnaie courante à certains endroits.

Si la multiplication des péniches s’est traduite par une congestion des voies fluviales, elle est aussi à l’origine de frictions avec les riverains soudainement encerclés par ces nouveaux voisins. Autre problème: les difficultés rencontrées par le CRT pour faire respecter la réglementation régissant la circulation des bateaux, la plupart des péniches ne disposant pas de mouillages permanents – très demandés et dont le prix équivaut au loyer d’un appartement. En lieu et place, de nombreux propriétaires utilisent des permis dits de « croisière continue », qui obligent à déplacer les péniches tous les 14 jours. Ce qui n’est pas toujours évident pour les personnes ayant des enfants scolarisés ou des besoins médicaux particuliers.

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