3 questions à Jean-Paul Lespagnard

Le créateur belge que la terre entière nous envie est le directeur artistique de la 10e édition du Weekend Fashion Award, le concours international qui soutient les jeunes créateurs de mode lancé par Le Vif Weekend et Knack Weekend.

Comment avez-vous pensé la direction artistique du Weekend Fashion Award ?

Jean-Paul Lespagnard : Je savais que c’était le dixième anniversaire du Weekend Fashion Award et je n’avais pas envie de faire un truc  » gâteau d’annif’  » et  » happy birthday « , je voulais célébrer cela d’une manière originale, scinder le public, pour ne pas avoir l’impression d’être à 800 dans un grand hall… L’idée d’une visite de musée, avec des cadres m’est assez vite apparue. Histoire de vivre une expérience particulière dont on se rappellera dans dix ans. Les mannequins traverseront donc un mur, en sortiront, s’arrêteront dans ces cadres, et puis passeront dans le public. Je désirais installer une interactivité entre les filles, les invités et les créateurs, comme si la peinture venait à nous, après l’avoir regardée à l’arrêt, le temps d’un instant, pour en découvrir les détails.

Vous êtes un habitué du Weekend Fashion Award, vous avez même été membre du jury en 2010, l’année ou Céline de Schepper a gagné…

Jean-Paul Lespagnard : Oui, et je tiens à dire que c’est là que cette étudiante issue de La Cambre mode(s) a rencontré Anne Chapelle, qui soutient Anne Demeulemeester où elle a été engagée juste après. Ce concours est important pour les jeunes créateurs. Et c’est le seul qui réunisse ces écoles-là, l’académie d’Anvers, La cambre de Bruxelles, ArtEZ de Arnhem et Central Saint Martins de Londres. C’est toujours bénéfique pour un étudiant de défiler dans un cadre pareil, on y rencontre des professionnels de la mode et on y acquiert une expérience. Et le public lui a l’occasion de voir un nid de créations qui ne viennent pas que de Belgique, mais de partout, avec des influences très différentes. Je suis curieux de voir comment les candidats vont gérer l’évolution et le passage de leur défilé d’école à un défilé global, dans le cadre d’un concours international.

Vous avez vous aussi vécu cette expérience, à Hyères, où vous avez gagné, vous comprenez donc parfaitement ce que ces jeunes vivent?

Jean-Paul Lespagnard : Je n’ai aucun problème à me mettre dans leur peau ! C’était en 2008, et cinq ans après, je revis chaque instant du Festival d’Hyères… Je connais ce sentiment ! Ils me nourrissent aussi, bien entendu. Cela dit, quand je regarde leur collection, j’essaie d’oublier le plus vite possible ce que j’ai vu, je ne veux pas leur piquer leurs idées mais l’échange est nourrissant. Pour moi. Pour eux, j’espère. Et c’est cela qui est intéressant dans la mode.


Photo : Laetitia Bica

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