A Londres, dans les pas d’Alexander McQueen, génie de la mode

Affiche de l'exposition Alexander McQueen : Savage Beauty (Londres) © Model: Magdalena Frackowiak, Image: firstVIEW
Stagiaire Le Vif

L’exposition Alexander McQueen : Savage Beauty revient sur les collections de l’enfant terrible de la mode britannique. Un voyage dans dix chapitres, de sa première collection en 1992 à sa dernière en 2010. Weekend.be l’a visité pour vous.

La très attendue exposition hommage au grand couturier britannique Alexander McQueen a ouvert ses portes ce samedi 14 mars au Victoria and Albert Museum (Londres). Et déjà, plus de 70.000 billets d’entrée.

« London’s where I was brought up. It’s where my heart is and where I get my inspiration » A. McQueen

Qui était Alexander McQueen ?

Alexander McQueen, de son vrai nom Lee McQueen, est né à Londres en 1969 dans un milieu modeste, plutôt éloigné des préoccupations du monde de la mode. Son père était taximan et sa mère était institutrice. Le plus jeune de cette fratrie de six frères et soeurs, il était très proche de sa mère. Il prend conscience de son homosexualité très jeune, mais attend son 18e anniversaire pour la révéler.

A seize ans, il quitte l’école pour travailler en tant qu’apprenti coupeur et tailleur chez Anderson& Sheppard, tailleur du Prince Charles situé sur Savile Row. Un premier pas dans le monde de la mode.

En 1990, il commence un Master en Fashion Design à la prestigieuse Central Saint Martins. Deux ans plus tard, sa collection de fin d’études est repérée et achetée entièrement par Isabelle Blow, qui en intègre les modèles dans les pages du Vogue britannique. Elle devient dès lors l’un de ses principaux soutiens.

Au fil du temps, Alexander McQueen est devenu l’un des créateurs de mode les plus respectés dans la profession. En 1996, il devient directeur de la création chez Givenchy, où il restera jusqu’en 2001. Il a notamment créé des costumes pour des artistes comme David Bowie et Björk. Il a gagné à quatre reprises le prix du British Desginer of the Year.

Qualifié d' »l’Enfant Terrible » de la mode britannique à cause du côté provocateur de certaines de ses collections, son style peut être décrit comme un mélange de savoir-faire classique et d’avant-garde, de romance et d’énergie brute. Alexander McQueen met fin à ses jours neuf jours après la mort de sa mère Joyce, décédée d’un cancer. Ses troubles anxieux, la dépression et l’utilisation excessive de drogue ont eu raison de lui. Le 11 février 2010 restera à jamais dans les mémoires comme un jour noir pour la mode. Sa dernière collection Plato’s Atlantis a été présentée à titre posthume pendant la Fashion Week de Paris. Le label McQueen est depuis poursuivi par celle qui fut son assistante, Sarah Burton.

L’exposition comporte dix sections où sont présentées les créations d’Alexander McQueen. De la section « London » à « Cabinet of Curiosities », en passant « Romantic Gothic », l’exposition offre une exceptionnelle rétrospective sur les oeuvres de ce créateur dont on perçoit dès lors tout le génie. Certaines de ces citations les plus remarquables tapissent les murs. Au fil des salles, une bande-son accompagne les différents thèmes explorés par les collections, tantôt morbide, tantôt nature.

Cabinet of Curiosities
Cabinet of Curiosities© Victoria and Albert Museum, London

Histoire et bizarreries

Dans les parties Romantic Gothic ou encore Romantic Nationalism, on peut ressentir déjà les tensions et les antagonismes de ses thèmes de prédilection, vie/mort, lumineux/sombre et mélancolie/beauté. Ces collections sont aussi inspirées par le 19e siècle et par des références historiques que McQueen affectionnaient particulièrement.

McQueen a également voulu rendre hommage à ses racines écossaises. Quand on lui demandait ce qu’elles signifiaient pour lui, il répondait : « Everything » (« Tout »). La collection la plus inspirée par le côté écossais est sans aucun doute Widows of Culloden (A/H 2006). Mais il a également souhaité rendre hommage à l’histoire de l’Angleterre avec la collection The girl who lived in the tree (A/H 2010).

The Girl Who Lived in the Tree
The Girl Who Lived in the Tree© REUTERS

Inspiré par la nature

La Nature est l’autre thème de prédilection et d’inspiration d’Alexander McQueen. C’est d’ailleurs la référence qui est le plus souvent présente dans ses collections, comme dans la collection In the Jungle Out There. L’ambiance de la salle où cette collection est présentée est sombre et lugubre, et les murs tapissés de crânes et d’os. Alexander McQueen a voulu également explorer la relation prédateur/proie.

In the Jungle Out There
In the Jungle Out There© Victoria and Albert Museum, London

La nature était donc l’une des plus grandes influences de McQueen, comme en témoigne encore sa dernière collection Plato’s Atlantis, produite juste avant qu’il ne décide de mettre fin à ses jours. Il disait avoir été inspiré par l’Origine des Espèces de Charles Darwin, non dans le sens de l’évolution du genre humain, mais dans sa « dévolution ». Cette collection présente des imprimés complexes et est inspirée par les créatures marines. C’est également avec cette collection qu’il a introduit les fameuses bottes Armadillo, notamment portées par Lady Gaga dans son clip « Bad Romance ». Ces dernières oeuvres représentent la vision du futur de la mode par Alexander McQueen et sont considérées comme l’une de ses plus grandes réalisations.

Plato's Atlantis et les bottes Armadillo
Plato’s Atlantis et les bottes Armadillo© Victoria and Albert Museum, London

Voir aussi : les premières images de l’exposition Alexander McQueen : Savage Beauty et le défilé de stars à l’inauguration de l’exposition

Alexander McQueen : Savage Beauty, à découvrir du 14 mars au 2 août 2015 au Victoria and Albert Museum à Londres. Site officiel : http://www.vam.ac.uk/content/exhibitions/exhibition-alexander-mcqueen-savage-beauty/ De Bruxelles : en train avec Eurostar avec le programme 2 FOR 1 (deux entrées pour le prix d’une sur présentation du billet Eurostar)

Londres : quelques spots pour marcher sur les traces d’Alexander McQueen

Par Olivia Lepropre

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