Abercrombie & Fitch discriminerait pour n’attirer que des gens beaux

© Belga

Les pratiques de recrutement de la marque américaine de vêtements Abercrombie & Fitch vont faire l’objet d’une enquête en France afin de vérifier qu’elles ne sont pas discriminatoires.

Le Défenseur des droits, une autorité administrative indépendante chargée de veiller au respect des droits et libertés, a décidé de s’auto-saisir pour enquêter sur la griffe de vêtements prisée par les adolescents, suite à différents articles de presse et des propos du patron américain du groupe évoquant une politique de recrutement « assez bizarre », selon Slimane Laoufi, en charge des discriminations dans les entreprises privées.

Dans sa décision d’auto-saisine, le Défenseur déclare que la société semble « fonder ses pratiques de recrutement sur des critères discriminatoires et notamment l’apparence physique ».

Sur ses sites internet, Abercrombie, comme sa sous-marque Hollister, ne parlent en effet pas de postes de vendeurs, mais de « mannequins ». Dans ses magasins, et notamment son vaisseau amiral ouvert en 2011 sur les Champs-Elysées à Paris, ils déambulent parfois torse nu dans une ambiance qui rappelle celle des boîtes de nuit avec des couleurs sombres, une musique forte et un parfum maison.

Or, le Défenseur relève que les mannequins recrutés par la marque semblent être « en réalité à la fois des mannequins et vendeurs ».

Mais, explique-t-il, « si des exigences professionnelles essentielles et déterminantes pourraient légitimer la prise en compte de l’apparence physique dans le cadre de recrutement de mannequins, il en est autrement pour des postes de vendeurs ».

Le Défenseur rappelle par ailleurs des propos du PDG de la société Mike Jeffries, remontant à 2006 dans lequel il revendiquait le fait de recruter « des gens beaux » parce qu’ils attirent « d’autres gens beaux ». « Nous ne voulons nous adresser à personne d’autre. Beaucoup de gens n’ont rien à faire dans nos vêtements », ajoutait-il.

Suite à cette auto-saisine, le Défenseur va lancer une instruction officielle et réclamer à l’enseigne, déjà contactée, d’expliquer ses pratiques de recrutement. Il espère pouvoir statuer avant la fin de l’année.

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