Dans les ateliers de Cartier pour sa nouvelle collection de joaillerie

Dans les ateliers de Cartier. © DR

Au travers de sa nouvelle collection de haute joaillerie, Résonances, la griffe explore, en une centaine de modèles,  » l’onde d’énergie  » qui émane de ces gemmes d’exception. Le résultat d’un travail d’artisan minutieux de très longue haleine.

Dans les ateliers de Cartier pour sa nouvelle collection de joaillerie
© CARTIER

Partir des pierres – de cette émeraude de 140 carats, de cette rubellite de près de 92 carats ou encore de ce saphir de près de 20 carats… – et s’en inspirer pour créer un bijou, un dessin unique qui fera  » résonner  » la beauté de ces gemmes et mettra en avant le savoir-faire de ceux qui leur ont donné vie. Voilà en filigrane ce que raconte la nouvelle collection de haute joaillerie de la maison Cartier qui porte le nom explicite de Résonances. On y retrouve des panthères et des échos au classique tutti frutti coloré inscrits dans l’ADN de la maison, bien sûr, mais aussi des modèles plus graphiques et deux motifs en bois fossilisé, une technique qu’elle est la seule à maîtriser.

Dans les ateliers de Cartier pour sa nouvelle collection de joaillerie
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Le talent hors normes des mains d’or à qui l’on doit ces joyaux se perçoit au premier regard. Cartier a en effet la chance de compter parmi ses collaborateurs l’équipe de Philippe Nicolas, Maître d’art – un titre décerné par le ministère français de la Culture et qui est réservé à un seul artisan par discipline – dans le domaine de la glyptique, ou gravure des pierres fines. C’est aussi la seule griffe de joaillerie au monde à disposer d’un atelier propre où cinq personnes se consacrent exclusivement à la sculpture du quartz, du jade, des rubis, des saphirs et des émeraudes, mais également de cette matière vivante, figée dans la pierre, qu’est le bois fossilisé ou pétrifié. Au contact de l’eau et au fil du temps, celui-ci n’a conservé que son squelette. La silice a alors pris la place de la matière. Déjà en 2010, Cartier faisait sensation lors de la Biennale des Antiquaires, au Grand Palais, à Paris, avec une première panthère dans ce matériau datant de quelque 70 millions d’années, un objet qui, à lui seul, avait nécessité 250 à 300 heures de travail !

Patience de rigueur

Le passage du dessin de départ au bijou final est, en haute joaillerie,
Le passage du dessin de départ au bijou final est, en haute joaillerie,  » un combat incessant contre le temps « , chaque étape prenant des jours, voire des semaines, de travail.© CARTIER

Dans l’atelier, il n’est évidemment pas question de se borner à copier des modèles en cire, comme cela se fait dans les ateliers d’Asie : ici, c’est avec une précision et une sensibilité d’artistes que les collaborateurs abordent chaque pierre pour en faire une oeuvre unique qu’ils peaufineront au fil des jours, des semaines, des mois et parfois même des années. Au-delà du dessin imaginé par les stylistes, ils doivent en effet tenir compte de la spécificité de la matière et réaliser les patines entièrement à la main pour obtenir plus de nuances et donc plus de relief.  » La main ne peut pas déraper, le geste doit être sûr. La peur est donc quotidienne dans notre métier, explique Philippe Nicolas. Le seul remède est la patience. Nous menons un combat incessant contre le temps pour finir dans les meilleurs délais.  » Le travail sur une seule gemme peut ainsi durer entre six mois et deux ans, un véritable luxe à l’heure de la production de masse et de la consommation rapide… Derrière ce façonnage lent et minutieux, se cachent également des valeurs de transmission. Car les ateliers du joaillier permettent à des traditions anciennes, en voie de disparition bien souvent, de flirter avec la modernité et de s’inventer un avenir.

Par Delphine Stefens, avec Fanny Bouvry.

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