Pas si écolo les nouvelles baskets en matériaux recyclés signées Adidas

Les Primeknit d'Adidas, élaborées à partir de fils de pêche trouvés dans la mer © SDP
Stagiaire

La célèbre marque de sport Adidas vient de sortir un nouveau prototype: des baskets composées essentiellement de matières recyclées provenant des océans. Elles sont présentées comme une solution aux problèmes de pollution. Les scientifiques sont mitigés.

On compterait actuellement, 5000 milliards de morceaux de plastique dans les fonds marins. Face à ce constat, Adidas a présenté il y a quelques jours les Primeknit, son dernier prototype de chaussures de sport. Des baskets annoncées comme 100% « écolo » car fabriquées à partir des détritus trouvés dans les océans, parmi lesquels des fils et filaments de pêche abandonnés dans l’eau et dangereux pour les poissons. Ces fils ont été tressés pour confectionner les chaussures, ce qui évite le gaspillage lié aux chutes de tissus utilisées pour la fabrication de baskets classiques. Elles seraient donc doublement « écolo ».

Adidas engagé pour la planète

Cette idée vient d’un partenariat entre la marque allemande et l’association Parley for the Oceans. Cette collaboration s’inscrit dans un vaste programme où Adidas s’engage à contribuer durablement à la préservation de la planète (. La marque projette même de lancer une collection entière de prêt-à-porter faite à partir de déchets trouvés dans la mer. Pourtant, elle n’est pas la première à vouloir se lancer dans la fabrication de textile à base de produits recyclés. L’an dernier, G-Star Raw s’est associé au musicien Pharrell Williams pour commercialiser une collection de jeans faite à partir de fibres provenant de bouteilles plastiques recyclées.

Scepticisme du côté des scientifiques

Pour les scientifiques, ce projet n’est pas si écolo qu’il se dit. En réalité, il ne ferait que repousser les problèmes de pollution en mer. Les tissus ne résistant pas au passage en machine, près de 2000 microfibres se détacheraient d’un vêtement lors du lavage. Un scientifique californien va plus loin. Il affirme que 85% de la pollution d’origine humaine provient de ces microfibres. Créer des vêtements à partir de déchets est une alternative, mais n’est pas la solution aux problèmes de pollution en mer. En effet, l’eau des lave-linge finira, à terme, par retourner dans les océans. Ce qu’il faut : une initiative immédiate et durable pour lutter contre la pollution qui menace des centaines de milliers de baleines et autres animaux marins. Et la vraie solution radicale serait d’éliminer définitivement le plastique de nos habitudes quotidiennes, mais cela relève du défi.

Par Fanny Dehaye

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