Bête de concours

© Catwalk Pictures

Elle est toute jeune, 22 ans, ce n’est pas très vieux. Elle vit à Anvers, est diplômée de l’Académie royale des beaux-arts de sa ville natale, cru 2009, et n’en est pas encore revenue – c’est elle, Alexandra Vershueren, la lauréate du Festival International de Mode et de Photographie d’Hyères, adoubée par le président du jury, le créateur belge Dries Van Noten, heureux hasard, c’est l’un des grands qu’elle révère.

Pour l’occasion, habitée soudain par l’envie de faire mieux, elle a retravaillé sa collection de fin d’études, a repensé les patrons, soigné les détails, tenté d’être plus que parfaite. Résultat : un très joli chapelet de silhouettes inspirées par le papier. Comme un « médium » poétique mais protecteur où tous les jeux sont permis – le découpage, le pliage en 3 dimensions, le gribouillage d’enfant, l’illusion façon origami, le volume ajouté, la légèreté assumée et parfois le faux-semblant. C’est tout cela qui a plu au jury de cette 25e édition du Festival. Lequel est à ranger dans la catégorie supérieure, la crème des concours internationaux, car ses prix couronnent des jeunes qui tiennent leurs promesses, de Viktor&Rolf à Sandrina Fasoli, Felipe Oliveira Baptista ou Jean-Paul Lespagnard. Depuis un quart de siècle, s’y mêlent mode et photographie, sans aucun complexe, à la manière d’un « observatoire des tendances » doublé d’une « plate-forme de lancement » avec défilés, expositions et rencontres, officielles puis officieuses, donc festives. Chaque année, durant le dernier weekend d’avril, Hyères – c’est ainsi que le raccourcissent les habitués – rassemble des créateurs venus de partout, des talents en éclosion et/ou confirmés. C’est dire si ça bouillonne là-bas, sur les hauteurs varoises, dans la villa Noailles, sur les pelouses de ses jardins, on a vu bien pire comme endroit. La mode a de beaux jours devant elle.

Anne-Françoise Moyson

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