Calvin Klein, 40 ans de succès!

La marque américaine, emblème du minimalisme chic, a fêté son anniversaire en grande pompe à New York. Un mythe de mode plus vivant que jamais, entre luxe et cool attitude.

La marque américaine, emblème du minimalisme chic, a fêté son anniversaire en grande pompe à New York. Un mythe de mode plus vivant que jamais, entre luxe et cool attitude.

Ce fut l’une des plus somptueuses fêtes de la dernière fashion week new-yorkaise. Pour célébrer les 40 ans de la marque Calvin Klein, tout le gratin de la mode et une flopée de stars (Naomi Watts, Liv Tyler, Halle Berry…) étaient conviés à une party donnée sur la voie ferrée High Line, futur parc public, dominant le Meatpacking District, à Manhattan, une ancienne zone industrielle devenue très branchée. Une belle façon d’embrasser New York du regard, là où tout a commencé…

En 1968, c’est un gamin de 25 ans, né en plein coeur du Bronx et diplômé du Fashion Institute of Technology, qui lance, avec son ami d’enfance Barry Schwartz, une collection de trois robes et six manteaux aux coupes simples, élégantes et efficaces. Peu à peu, il peaufine son vestiaire, entre luxe et cool attitude, et définit les nouveaux standards de la mode aux Etats-Unis. Une esthétique sportswear, moderne et épurée, constituée de pantalons larges unisexes, de vestes chemises, de blazers et de cabans aux couleurs neutres. Une simplicité révolutionnaire qui s’affirme comme la panoplie parfaite pour vivre le rêve américain.

Calvin Klein bâtit aussi sa réputation mondiale sur son goût assumé pour la provocation, qu’il exprime dans ses campagnes publicitaires, chics et, surtout, chocs… En 1978, lorsqu’il invente le jean de créateur (CK Jeans), l’impudente Brooke Shields, cascade de cheveux bouclés, lâche à des millions d’Américains: « Il n’y a rien entre mon Calvin et moi. » En une semaine, 200 000 jeans à cinq poches sont écoulés! Modernes et sensuelles, les publicités de la griffe mettent en avant des jeunes gens beaux et sexy, de Kate Moss à Mark Wahlberg, de Scarlett Johansson à Natalia Vodianova. L’égérie 2008 est la « bombesque » Eva Mendes, icône de Calvin Klein Underwear. L’été dernier, la torride campagne pour le parfum Secret Obsession, incarné aussi par Eva Mendes, a même été interdite de diffusion à la télévision américaine, car jugée trop provocante…

C’est à partir de ce vocabulaire de base que travaillent les successeurs de Calvin Klein, Francisco Costa pour la femme et Italo Zucchelli pour l’homme, arrivés après le départ du fondateur en 2003, et le rachat de la société par la Phillips-Van Heusen Corporation. Les deux directeurs artistiques ont toujours en tête l’exigence minimaliste… « Dès qu’il y a quelque chose de too much, de non nécessaire ou de trop habillé, ce n’est pas Calvin Klein », décrypte Italo Zucchelli. Quant à Francisco Costa, il séduit avec ses silhouettes monochromes aux découpes géométriques et ses clins d’oeil au tailoring ultraluxueux. Un manifeste de sophistication élégante et sans effort qui, quarante ans après les débuts, est d’une éclatante modernité.

Katell Pouliquen, Lexpress.fr Styles

3 questions à Francisco Costa
Comment parvenez-vous à concilier l’héritage minimaliste de Calvin Klein avec votre propre créativité?
Calvin a défini la mode américaine aux yeux du monde entier. Mais le minimalisme des années 1990 n’est plus de mise ; les codes du genre ont évolué. Aujourd’hui, il est empreint de sensualité, d’un sens plus affirmé de la séduction. Je me vis quant à moi comme quelqu’un qui épure les lignes, qui joue avec les formes pour favoriser la force de la silhouette.

L’influence du Brésil, votre pays d’origine, est-elle sensible dans votre travail?
Quand les gens pensent au Brésil, ils ont spontanément l’image de couleurs électriques et de gens peu vêtus, mais ce sont surtout des clichés qui s’appliquent à Rio. J’ai moi-même grandi dans une petite ville, où les gens s’habillaient très simplement et plutôt dans des tonalités de blanc. J’étais cerné par les éléments naturels, l’air, l’espace, la mer…, et mon univers visuel était saturé de gris et de verts. Ces souvenirs sont une intarissable source d’inspiration pour moi.

Que pensez-vous de la nouvelle première dame américaine, Michelle Obama?
Elle est si enracinée, si forte! C’est une très belle femme, très stylée. J’ai l’impression de vivre l’époque des Kennedy…

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