Carats et merveilles signés Chopard

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Une collection de haute joaillerie sur le thème des animaux, une montre anniversaire et bientôt un livre… La maison suisse la plus Red Carpet de la planète fête ses 150 ans.

C’est l’ami des stars, d’Elton John à Madonna, qui arbore ses Happy Diamonds sur la pochette de l’album Confessions on a Dance Floor. Et surtout du septième art. Pas une actrice qui ne résiste au charme étincelant de Chopard. Partenaire officiel du Festival de Cannes depuis 1998 – la palme et les trophées Chopard, destinés à récompenser les espoirs du cinéma, c’est lui – porte-bonheur d’une lignée d’oscarisées – Charlize Theron, Marion Cotillard… – le joaillier suisse a su comme aucun autre ériger le tapis rouge en système, et redonner au bijou ses lettres de glamour hollywoodien.

« Voir ses créations portées par les plus belles femmes du monde, vêtues de sublimes robes haute couture est un atout indéniable. Cela rend les bijoux vivants », explique Caroline Gruosi-Scheufele. Passionnée de cinéma (elle cite, parmi ses réalisateurs fétiches Woody Allen et les frères Coen), la coprésidente et directrice de la création vient également de dessiner les parures des héroïnes de Nine, de Rob Marshall, au casting de rêve (Nicole Kidman, Penélope Cruz, Kate Hudson…).

L’histoire de deux destins croisés On aurait pu s’en tenir au côté carats et paillettes. Cette année, pourtant, le bijoutier a décidé de braquer les projecteurs sur sa propre histoire. Une aventure familiale vieille de 150 ans, particulièrement cinégénique. L’histoire de deux destins croisés. Celle d’une petite manufacture horlogère spécialisée dans les montres innovantes, fondée en 1860 à Sonvilier (Jura suisse) par Louis-Ulysse Chopard. Parallèlement, dans la Forêt-Noire allemande, Karl Scheufele fabrique des bijoux d’inspiration Arts déco (sous le nom Eszeha) et rencontre le succès en 1912, avec l’invention d’un clip qui permet d’attacher une montre de poche au poignet. Deux générations plus tard, Karl Scheufele III hérite d’une entreprise, financièrement exsangue, dont il veut opérer la modernisation.

Son rêve? Posséder ses propres mouvements horlogers. Il se réalise en 1963, quand Paul-André Chopard lui vend la manufacture familiale. Grâce à son habileté commerciale, Karl Scheufele va transformer la petite entreprise en un grand nom de l’horlogerie et de la joaillerie. Son style? Des montres aux lignes végétales inspirées de l’Art nouveau, rondes ou colorées, dans l’esprit des seventies. Son grand succès viendra en 1976, avec la Happy Diamond et son cadran cerclé de plaques de verres entre lesquelles dansent des diamants en liberté. Décliné dès 1985 en bijou – un clown articulé rempli de pierres – par la jeune fille de la maison. Car, tandis que son frère Karl-Friedrich prend en main les montres pour hommes, Caroline Gruosi-Scheufele fait revivre une tradition familiale oubliée, la joaillerie.

Une fable écologique joaillière
Ses créations mélangent donc le goût de la couleur (la vogue des diamants roses à la fin des années 1990, c’est elle), les formes baroques (inspirées du motif cachemire, des bulbes des églises russes) ou futuristes: les Golden Diamonds, de l’or noir ou jaune, facetté comme des pierres. En 2007, elle lance Red Carpet, sa première collection de haute joaillerie. Soixante pièces pour fêter les 60 ans du Festival de Cannes. On n’en attendait pas moins pour les 150 ans de la maison… Dans les ateliers genevois de Chopard, une vingtaine d’artisans planchent sur cette collection anniversaire fleuve, qui explore pour la première fois le thème du bestiaire.

« Les animaux font partie de ma vie, j’ai sept chiens, un chimpanzé en peluche qui ne me quitte pas. Je voulais montrer combien il est important de préserver les espèces », explique Caroline Gruosi-Scheufele. Une fable écologique joaillière, en quelque sorte. « J’ai choisi d’explorer le côté amusant, attachant des animaux pris dans leur environnement. Les chiens et les chats, mais aussi des espèces moins familières, telles ces fourmis qui portent des émeraudes comme des grains de riz. »

Le clou de la collection est un immense collier plastron évoquant un monde sous-marin peuplé de poissons multicolores (2 160 pierres et sept cent cinquante heures de travail). Le rêve de Caroline Gruosi-Scheufele pour les années Chopard à venir? « Ouvrir de nouvelles boutiques en Chine, garder le niveau de qualité en grandissant et, surtout, continuer à surprendre. Mais, pour les 175 ans, il faudra compter sur la nouvelle génération. » A bon entendeur…

Charlotte Brunel, Lexpress.fr Styles

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