Carine Roitfeld, l’audace et la douceur

Carine Roitfeld quitte la rédaction de Vogue Paris. Pourquoi part-elle? Où va-t-elle? Qui va la remplacer? Telles étaient les questions qui revenaient le plus souvent sur les sites, blogs et réseaux sociaux.

Carine Roitfeld quitte la rédaction de Vogue Paris . Vendredi, la planète mode ne parlait que de ça sur la Toile. Pourquoi part-elle? Où va-t-elle? Qui va la remplacer? Telles étaient les questions qui revenaient le plus souvent sur les sites, blogs et réseaux sociaux.

Chez Vogue, on murmure qu’Olivier Lalanne et Emmanuelle Alt prendraient la direction du magazine. Ca me semble logique, même si je reste convaincue qu’à moyen terme, Vogue Paris aura besoin d’être incarné par une personnalité unique.

De toute façon, il est trop tôt pour parler de ça. Moi, ce qui m’intéresse aujourd’hui, c’est de réfléchir à l’empreinte que Carine Roitfeld laissera chez Vogue. Je n’ai jamais été fan de son approche porno chic et de ses filles trop maigres, à la sexualité agressive, mais je trouve qu’il serait réducteur de ne garder en mémoire que cet aspect de son esthétique. Il y avait bien plus que ça dans l’extraordinaire album d’images que Roitfeld et son équipe ont constitué en dix ans.

Le Vogue des années 2000, pour moi, restera aussi et surtout synonyme d’une douceur teintée de classicisme. J’ai toujours été étonnée de voir cohabiter dans un même numéro dangereuses amazones et filles fraiches à l’allure clean. Les premières avaient beau me hérisser, il suffisait d’une Sacha Pivovarova dans les champs ou d’une Jessica Miller en blazer et jean pour me faire de nouveau fondre. Ce sont ces images-là qui continueront encore longtemps de m’inspirer et de me faire rêver.

Bien entendu, ces séries mode ne sortaient pas toutes de l’imagination de Carine Roitfeld. A ses côtés, des filles comme Emmanuelle Alt, Anastasia Barbieri et, jusqu’à il y a encore quelques années, Marie-Amélie Sauvé, ont su faire souffler de nécessaires vents contraires au fil des pages. Les photographes y ont également apporté leur personnalité. Si Guy Bourdin demeure le photographe emblématique du Vogue Paris des années 70-80, nul doute que Mario Testino, Mikael Jansson et Inez & Vinoodh resteront dans mon esprit associés à celui des années 2000.

Sur Internet, hier, beaucoup regrettaient le départ de Carine. Moi pas. Au contraire, je trouve qu’elle s’en va au bon moment, avant que son style ne devienne trop lassant. Car en mode comme ailleurs, il me semble impossible d’être très créatif plus de dix ans au même poste. Elle va laisser la place à d’autres, tandis que, de son côté, elle se réinventera ailleurs. Oh, comme j’ai hâte de savoir où!

Géraldine Dormoy

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