Comment porter… les dessous dessus

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Des envies de lingerie? Bousculez sans rougir les codes du vestiaire. Version street ou glamour hollywoodien, voici les nouvelles façons d’afficher ses dessous.

Des envies de lingerie? Bousculez sans rougir les codes du vestiaire. Version street ou glamour hollywoodien, voici les nouvelles façons d’afficher ses dessous.

Mademoiselle, votre combinaison dépasse », faisait remarquer Gene Kelly à Françoise Dorléac dans Les Demoiselles de Rochefort, de Jacques Demy, en 1966. Téléporté sur les podiums du printemps 2010, le pauvre Gene Kelly serait sans doute pris de vertige en voyant tous ces corsets chevauchant des robes et les soutiens-gorge exhibés sous des tuniques de dentelle. Le monde à l’envers? Non, juste une nouvelle interprétation des « dessous dessus », cette minirévolution de mode qui aura procuré aux créateurs des années 1980 et 1990 le frisson de la transgression.

Longtemps cachée aux regards à cause de sa nature érotique et subversive, amenée au bûcher en tant que symbole de l’aliénation féminine dans les sixties, la lingerie sexy retrouve son aura à la fin de la décennie suivante, remise en scène par les punks londoniens dans sa version la plus borderline (bas résille déchirés, porte-jarretelles, etc.), voire SM.

Dans leur sillage, les créateurs de mode vont faire passer au-dessus ces dessous, devenus sans usage et donc sans tabou -pour mieux sculpter, à coups de prothèses, l’image hypersexuée d’une femme de pouvoir. On enfile donc comme un gilet d’homme sur un col roulé sa guêpière Chantal Thomass, telle Madonna, sa robe Jean Paul Gaultier hérissée de seins coniques, et on se sangle dans le tour de taille-corset (44 cm) d’une veste de tailleur siglée Thierry Mugler. Les années 1990 offriront des solutions plus soft, voire carrément régressives, à cette lingerie devenue vêtement, en nuisette de coton Petit Bateau.

Dessus dessous, mode d’emploi, visionnez notre diaporama
Et aujourd’hui? On pourrait convoquer le revival eighties, le besoin de maintien gainant ou de cuirasse seconde peau en temps de crise… La vérité réside surtout dans l’irrésistible envie de tout mettre sens dessus dessous: la discipline du body de danseuse et la transparence d’une robe en résille très Lady Gaga, le sexy kitsch en corset des pétroleuses du Far West et le clin d’oeil ironique d’un unique porte-jarretelles. Mais pour rire, comme s’il existait encore des frontières entre ce qui se cache et ce qui se montre, le public et le privé.

Charlotte Brunel, Lexpress.fr Styles

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