La réponse d’H&M aux critiques des 3 blogueurs mode sur ses usines cambodgiennes

photo publiée sur le compte Instagram de Frida, l'une des blogeuse participant au projet Sweatshop © Instagram

Le leader mondial de la fast fashion accusé de mener une politique honteuse dans ses usines de textile au Cambodge a tenu à répondre à cette charge aux blogueurs norvégiens, à l’origine du web documentaire Sweatshop Deadly Fashion.

>>> Sur le sujet: Vidéo: la vie de trois blogueurs mode au travail dans une usine au Cambodge

L’énorme relais et impact de ce web documentaire suivant trois blogueurs Mode norvégiens partis travailler dans une usine textile au Cambodge, suite auquel ils n’avaient pas manqué d’incriminer directement la politique mené par le géant suédois de la fast fashion H&M, celui-ci a tenu à leur répondre par voie de communiqué.

Selon H&M, « aucune des usines visitées lors de ce programme ne produit de vêtements pour H&M ». Le label profite de ce communiqué pour évoqué son « attachement » au pays où se situent les usines où ont pris corps cette expérience humaine: « H&M est présent au Cambodge depuis plus de dix ans. C’est l’un de nos pays d’approvisionnement clés. Notre engagement y est fort (…) Depuis 2005, H&M est membre du programme Better Factories Cambodia program de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), qui vise à améliorer les conditions de travail dans l’industrie du textile au Cambodge. »

La firme suédoise en profite pour rappeler quelques faits. Ainsi, « à l’automne 2013, Karl-Johan Persson, PDG de H&M, a rencontré le Premier ministre du gouvernement cambodgien et invité celui-ci à procéder à un examen annuel du salaire minimum, en tenant compte de l’inflation nationale et du consommateur. » Concrètement, la mesure concernant l’augmentation du salaire minimum fait suite à des mouvements de grève des travailleurs du textile, sévèrement réprimés par les forces de l’ordre cambodgiennes. Elle prévoyait ainsi d’augmenter le salaire minimum de 28%, ce qui en proportion est énorme, mais dans les faits n’est pas si spectaculaire, tant le salaire d’origine était faible. Ainsi, de 80 euros il est passé à 102 euros, comme nous en informait le Monde à l’époque. Le rôle et le poids d’H&M dans cette décision politique ne peut toutefois être affirmé.

Cela dit, ce type d’accusation n’est pas une première pour Persson qui en 2012 avait déjà été a épinglé par des ouvriers d’une usine de sous-traitants, déjà au Cambodge, au cours d’un reportage sur lé télévision suédoise. Ce à quoi Persson avait répondu « C’est entièrement faux », au quotidien suédois Expressen. Déjà là il affirmait « Nous voulons que l’ensemble des travailleurs obtiennent des salaires plus élevés et pour cela nous collaborons avec la classe politique pour faire relever le salaire minimum de sorte qu’ils leur permettent de vivre. Ensuite, nous pouvons aussi suivre le dossier lors d’inspections dans les usines ».

En novembre 2014 encore, Oxfam Belgique affirmait qu’en 2013, « H&M adoptait une feuille de route vers un salaire vital équitable. » Al’instar d’un autre géant, Zara, elle reconnait bien « le droit des travailleurs de leurs fournisseurs à gagner un salaire vital. Elles reconnaissent également leur responsabilité pour le garantir. Par contre, elles peinent à traduire ces belles intentions en actes concrets. »

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