Des sacs Delvaux Made in Vietnam

François Schwennicke, patron de la maroquinerie bruxelloise Delvaux, fait ses valises. Il part ouvrir un atelier de fabrication au Vietnam. Un tournant. Objectif avoué : produire à moindre coût pour reconquérir sa clientèle belge et réussir enfin son développement international.

François Schwennicke, patron de la maroquinerie bruxelloise Delvaux, fait ses valises. Il part ouvrir un atelier de fabrication au Vietnam. Un tournant. Objectif avoué : produire à moindre coût pour reconquérir sa clientèle belge et réussir enfin son développement international. Mais son image de marque risque d’en prendre un coup…

A la fin du mois de juillet, François Schwennicke s’envolera pour le Vietnam. Destination Ho Chi Minh-Ville (ex-Saigon). Il part y installer un atelier de fabrication et un centre de développement commercial pour l’Asie. « Il ne s’agit pas d’une délocalisation, s’empresse de préciser l’intéressé. Car délocaliser signifie supprimer des emplois à Bruxelles pour les transférer dans un autre pays. Ce qui n’est pas notre intention. »

Cette décision marque un tournant dans l’histoire de « la plus vieille maroquinerie de luxe du monde », qui est depuis toujours l’un des porte-drapeaux du Made in Belgium à l’étranger.

Pour justifier ce changement de cap capital pour l’entreprise de la famille Schwennicke, qui connaît des hauts et des bas depuis 10 ans, François Schwennicke invoque la pénurie d’artisans en Belgique. « La filière cuir s’est complètement tarie. A à un horizon de 15 ans, sauf retournement de situation, Delvaux aura un vrai souci de pérennité de la main-d’oeuvre. »

Des sacs à des prix plus abordables

Il y a aussi et surtout le coût élevé de ladite main-d’oeuvre. En s’installant au Vietnam, le coût de production d’un sac sera divisé par quatre. L’atelier vietnamien emploiera dans un premier temps une vingtaine de personnes. Celles-ci seront formées par les artisans de l’atelier bruxellois, envoyés sur place.
Cette nouvelle stratégie doit permettre à la société familiale de proposer à nouveau à sa clientèle belge des sacs à des prix plus abordables (entre 650 et 700 euros) et d’ainsi reconquérir une partie du marché du luxe qu’elle a perdue en Belgique. En étant basé à Ho Chi Minh-Ville, François Schwennicke espère aussi développer les ventes de la marque en Asie. Et ainsi réussir enfin une expansion internationale qui n’a jamais décollé.

D’ici 10 ans, « si les affaires roulent là-bas et que les charges sociales en Europe continuent à pénaliser le travail manuel », c’est carrément l’essentiel de la production de Delvaux qui pourrait être réalisé au Vietnam. Mais la création, le sur-mesure, le service après-vente et le contrôle qualité continueront à se faire à l’Arsenal, siège de la maison qui continuera à être dirigée par Christian Salez, l’autre CEO arrivé voici 18 mois pour épauler François Schwennicke.

Sandrine Vandendooren, Trends-Tendances

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