A près de 60 ans, Barbie s’expose en 700 modèles au Musée des Arts Déco

Fanny Bouvry
Fanny Bouvry Journaliste

Les plus grands couturiers ont aussi travaillé pour elle : Oscar de la Renta, Dior pour les 50 ans du tailleur Bar, Diane von Furstenberg qui lui confectionna une wrap dress ou encore Karl Lagerfeld avec une version minime des plus iconiques.

La pin-up caméléon, qui fut même immortalisée par Andy Warhol en 1985, s’appelle en réalité Barbara Millicent Roberts, Barbie pour les intimes.

Cette parfaite incarnation de « l’American way of life » est née en 1959 dans le Wisconsin et n’a pas pris une ride depuis ce jour où Ruth Handler, l’une des fondatrices de la société de jouets Mattel, eut l’idée de créer une poupée représentant une jeune femme plutôt qu’un poupon. Un flash qui lui vint en regardant sa propre fille, Barbara, jouer avec une Bild Lilli rapportée d’un voyage en Allemagne, soit une figurine quasi identique mais qui ne connut finalement pas le succès de sa petite soeur américaine. Cette maman visionnaire comprit que désormais les gamines préféraient se projeter dans leur vie de future femme, plutôt que de singer le(ur)s mères au foyer. Une révolution.

Aujourd’hui, les Arts décoratifs, à Paris, rendent hommage à cette miss éternelle qui, au-delà du cliché Pepsodent, illustre par ses looks l’histoire culturelle du jouet au fil des décennies… et même une progression dans l’image de la femme, passant du statut d’épouse mignonne et serviable, à celui de wonderwoman.

Une expo de 700 poupées à double lecture donc, les juniors se plongeant dans l’univers féerique de cette jolie blonde aux jambes de gazelle ; leurs aînés y voyant davantage un phénomène sociologique, étayé au fil du parcours par des vidéos, des extraits de presse et des oeuvres d’art contemporain.

Hasard du calendrier ? Fin janvier, Mattel annonçait que dès le printemps prochain, son produit phare se déclinerait en « ronde », « petite » ou « grande » et que les mômes pourraient choisir entre sept types de carnation et une vingtaine de teintes de cheveux et yeux pour personnaliser leur joujou, « et refléter une vue plus large de la beauté ». Une décision qui colle avec l’évolution du regard que nous portons aujourd’hui sur la plastique féminine et son droit à l’imperfection. Et Ken dans tout ça?

Barbie, Arts décoratifs, 107, rue de Rivoli, à 75001 Paris. www.lesartsdécoratifs.fr Du 10 mars au 18 septembre prochains.

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