EXCLU! Les confidences mode d’Amy Winehouse

La reine de la soul britannique signe une collection aiguisée pour Fred Perry. En exclusivité mondiale, elle se dévoile.

La reine de la soul britannique signe une collection aiguisée pour Fred Perry. En exclusivité mondiale, elle se dévoile. Depuis quand êtes-vous fan de Fred Perry?
Je ne pourrais pas le dire exactement, mais je me souviens très bien du jour où j’ai pu enfin avoir mon premier polo Fred Perry: j’avais 14 ans, je travaillais, et je l’ai acheté avec mon argent dans une friperie. C’était tout ce que je pouvais me permettre à l’époque.

Qu’est-ce qui vous plaît dans ces tenues vestimentaires?

Leur personnalité: on les reconnaît immédiatement. Elles ont un côté rétro, ancré dans les années 1950, une époque que j’adore, pour son esthétique à la fois très sage et en pleine rupture avec le passé… Et puis, tous les gens cool que je connais s’habillent en Fred Perry.

Cette marque existe depuis presque soixante ans, et personne ne s’en lasse parce qu’elle fait des classiques: les polos en piqué de coton que je porte sans arrêt sont les mêmes que ceux que la maison fabriquait en 1952…

Comment est née votre collaboration?

Je m’habille depuis très longtemps chez eux. Avec leurs vêtements, je me sens moi-même, dans ma vie quotidienne comme sur scène. Dans le magasin que je fréquente à Londres, il m’est souvent arrivé de donner mon avis sur les collections. Un jour, ils m’ont proposé de m’investir sérieusement dans leur processus de création, en apportant ma touche, mes idées. Je me souviens d’avoir pensé: « Bien sûr! Je vais le faire! Je vais être totalement égoïste et dessiner tout ce que j’ai envie de porter! »

Je me suis engagée pour quatre saisons. Vous allez découvrir la première, mais nous avons déjà terminé celle du printemps-été 2011. Je participe à toutes les phases du travail: de la conception au choix des tissus, des couleurs et des coupes, jusqu’à la fabrication. C’est enthousiasmant!

Comment avez-vous abordé votre travail de styliste?

J’ai revisité les pièces cultes de la marque tout en respectant leur côté classique. J’ai, par exemple, créé un polo ajusté, porté avec un blouson Harrington et une jupe crayon. Le tout décliné en noir, gris et rose. A l’arrivée, la jupe est devenue mini: 8 centimètres plus courte que celles qu’ils faisaient. J’ai conçu un twin-set très girly, années 1950, rehaussé de l’inscription « Sexy Siren »… Je voulais des tenues féminines, confortables, cool. Un mélange entre la lycéenne, la mère de famille sophistiquée et moi.

Fred Perry est un monument national au Royaume-Uni: il est le dernier tennisman britannique à avoir remporté Wimbledon. Et ses vêtements ont séduit des générations de musiciens: Elvis Presley, The Clash, Oasis, Franz Ferdinand ou encore Pete Doherty…
Beaucoup de gens se sont reconnus en lui. Et moi aussi. C’était un homme humble, un fils d’ouvrier qui est arrivé à tisser des liens entre l’establishment et les cultures underground. Dans les années 1950, par exemple, les « mods » ont fait du polo Perry leur emblème: avec ce haut élégant, ils rejetaient les tenues tristes de leur « papa » prolétaire, sans renier leurs origines modestes.

Cette marque a réussi à faire le grand écart en habillant aussi bien le président Kennedy que les beatniks, les punks, les chanteurs de hip-hop… Je me retrouve dans cet état d’esprit: j’aime tout autant les choses sophistiquées que la culture de la rue, les bas-fonds de Londres et de New York.

A quel âge avez-vous commencé à jouer avec votre look?

Je ne pense pas à moi en termes de look. Je mets ce qui me plaît. C’est tout.

Vous avez tout de même un style bien à vous: votre maquillage, vos coiffures, vos tenues ont influencé des couturiers et toute une génération… Quelles sont vos sources d’inspiration?

Ma principale source d’inspiration a été ma « Nan », ma grand-mère paternelle, Cynthia Winehouse, une chanteuse de jazz merveilleuse… Qu’elle repose en paix. [NDLR : décédée en 2006, elle a été la fiancée du grand saxophoniste Ronnie Scott.] C’était la plus douce, la plus forte, la plus extraordinaire des personnes que j’ai connues dans ma vie. Je faisais tout ce qu’elle me disait.

C’est elle qui m’a poussée à faire une école de chant et de danse à l’âge de 8 ans. Elle avait une ouverture d’esprit incroyable. [Sur son bras gauche, Amy Winehouse arbore un grand tatouage: une pin-up parée du prénom Cynthia.] Récemment, j’ai créé un label de disques et je me demandais comment l’appeler: en regardant le pendentif en forme de lion qu’elle m’avait offert, je l’ai baptisé Lioness, en hommage à son courage.

Paola Genone, pour LExpress Styles

Amy Winehouse for Fred Perry, collection capsule de 17 pièces, à partir de 24 euros. Points de vente Fred Perry

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