Fashion Week de New York : La minute « défilés cultes »

Deux moments particulièrement attendus à la fashion week de New York. D’abord, la première collection de Diane von Furstenberg orchestrée par Yvan Mispelaere (contrairement à ce que laisse entendre son patronyme, non, il n’est pas Belge), le successeur de Nathan Jenden, directeur artistique de la griffe depuis 9 ans, qui se concentre désormais sur sa propre marque. Un peu plus tard, en début de soirée, Tommy Hilfiger présentait un vestiaire d’été emblématique puisqu’il sacrait 25 ans de mode (on vous l’annonçait dans le dernier numéro Spécial Mode du Vif Weekend, cette fois ça y est).

Deux événements qui avaient bien sûr, comme toujours à New York, leurs corollaires festifs : un excellent dîner thaï au QG de la plus new-yorkaise des « créatrices belges », dans le très branché Meatpacking District, et une party monumentale, à laquelle tous les spectateurs du défilé étaient conviés, au Metropolitan Opera House pour le plus wasp des stylistes US. N’ayant pas (encore?) le don d’ubiquité, j’avais choisi la première option, mes consoeurs hollandaises m’ont confirmé le lendemain que j’avais bien fait.

Tout commençait bien plus tôt, dans le Theatre archicomble du Lincoln Center. A 16 heures, des vestales placées sous la protection d’une Goddess – c’est le nom de cette collection été 2011- nous ont fait adorer le jumpsuit en soie, vénérer la longues robe fluide à capuche, voire idolâtrer à nouveau la wrapdress, pièce culte de Diane von Furstenberg. Car, avec ce premier exercice de style, Yvan Mispelaere, formé notamment chez Versace, démontre qu’il maitrise la liturgie de DvF (les drapés, les noeuds, la fluidité…) sans sacrifier au copié-collé. Au final, il insuffle un supplément d’âme à la griffe.

Quelques heures, plus tard, au même endroit, c’est d’une autre grand messe qu’il s’agissait puisque Tommy Hilfiger entendait sacraliser l’héritage laissé par un quart de siècle de mode. L’intitulé de cette collection mixte, « Twisted country club », ne laissait d’ailleurs planer aucun doute : ce sont bien les codes maison, ceux qui séduisent encore et toujours la jeunesse dorée d’Hampton Bays ou de Lasne, qui sont à l’honneur dans ce vestiaire printemps-été. Plus que jamais, il était donc question de rayures seersucker, de blazers navy, de chemises en popeline (joliment nouées à la taille ou découpées dans le dos), de détails rouges (ceinture, pochette, grand sac, pantalon de Tommy himself lors du salut final…). Par contre, on cherche toujours le « neo preppy rocker » annoncé au programme. Le preppy était certes bien (sur)représenté. Néo, à la limite, pourquoi pas chez TH aussi puisque tout est néo aujourd’hui. Mais le rocker, lui, devait sans doute s’éclater ailleurs pendant que tout le monde se farcissait la messe.

Delphine Kindermans

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