A Londres, les défilés pour chasser le « Brexit blues »

Burberry Prorsum © Imaxtree

La Fashion Week de Londres, qui s’ouvre vendredi sur des shows de Burberry, J.W. Anderson et Topshop Unique, cherche à chasser le Brexit blues, même si les ventes dynamiques de l’été ont rassuré le secteur pour l’instant.

La plupart des couturiers et stylistes avaient exprimé leur préférence pour un maintien dans l’Union européenne lors du référendum du 23 juin, redoutant l’impact d’un Brexit sur les exportations, les coûts et l’arrivée de jeunes talents.

En 2014, 70% de la production textile britannique était destinée au marché européen, rapportant 5,8 milliards de livres (6,8 milliards d’euros).

Le vote des Britanniques en faveur d’un divorce avec Bruxelles a donc fait l’effet d’une douche froide dans le milieu de la mode. Mais depuis, et en attendant la sortie effective de l’UE qui n’aura pas lieu avant 2019, un certain optimisme est revenu, alimenté par les chiffres rassurants de cet été.

« Les ventes au détail et la consommation des ménages sont encourageantes. Nos marques continuent à faire de bons résultats à l’export. Et Londres reste le fief des meilleurs talents de l’industrie de la mode internationale », insiste Caroline Rush, la présidente du « British Fashion Council ».

La Première ministre Theresa May, se veut également confiante. « Des petites enseignes britanniques aux grandes maisons internationales, l’industrie de la mode va jouer un rôle majeur pour transformer le Brexit en succès », a-t-elle souligné lors d’une réception jeudi au 10, Downing Street.

D’autres, en revanche, se montrent beaucoup plus mesurés. La chaîne de magasins de vêtements Next rappelle ainsi que l’érosion de la livre Sterling face à l’euro a soutenu les ventes. Mais redoute qu’elle risque à terme de faire grimper les prix puisque les matières premières seront plus chères à importer.

En attendant, les cinq jours de la London Fashion Week vont confirmer plusieurs tendances lourdes. Burberry va ainsi imiter Gucci, Tom Ford et Vivienne Westwood en présentant ensemble des collections femmes et hommes lundi.

Quant à la collection de Topshop Unique, elle sera disponible à la vente aussitôt pour répondre à l’impatience des clients.

Le rendez-vous londonien sera aussi l’occasion pour des associations de défense des droits de la femme de se faire entendre. #NoSizeFitsAll, une campagne lancée sur les réseaux sociaux, milite ainsi pour une plus large palette de tailles pour les vêtements et « des mannequins qui ont l’air en meilleure santé ».

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