Fashion week : Gucci en ouverture signe une ode aux années 80

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L’enseigne italienne Gucci sous la griffe d’Alessandro Michele a délivré mercredi à Milan une ode aux années 80, au premier jour de la Fashion Week, avec un show foisonnant de costumes droits, franges et autres paillettes.

Le styliste Alessandro Michele est allé puiser dans le style chic et studieux qu’il affectionne et qui lui a permis, depuis son arrivée chez Gucci en 2015, de redonner à la maison florentine le lustre qu’elle avait un temps perdu.

Dans une quasi-obscurité, percée seulement de quelques flashs de lumière, il a présenté une collection printemps-été 2018 riche en lunettes rondes, satin et autres broderies colorées et scintillantes.

« Nous vivons dans une société où nous sommes obsédés par la vérification et moi je veux vous hypnotiser », a expliqué avant le show le quadragénaire à la longue chevelure et à la barbe hirsute.

D’où un podium évoquant l’Atlantide une nuit de brouillard, hérissé de sculptures massives de certains des plus grands symboles de l’humanité comme un Bouddha souriant et Toth, le plus sage des dieux égyptiens.

Les vêtements embrassaient le passé sans détour, à l’exemple d’un costume de satin aux étoiles de paillettes semblant tout droit sorties de la garde-robe de David Bowie.

Un costume trois-pièces marron rappelait une vieille photo Kodachrome, abstraction faite des énormes bagues incrustées et des larges lunettes de soleil blanches qui l’accompagnaient.

Chez Gucci, les garçons défilent en short, cravatte, gilet à l’effigie de Bugs Bunny ou pantalon de dentelle tandis que les filles portent des robes de tulle ou des vestes Prince de Galles.

La collection a été vivement applaudie par les célébrités invitées, parmi lesquelles l’actrice Salma Hayek, dont le mari François-Henri Pinault dirige le groupe Kering, propriétaire de Gucci.

Et pour le premier défilé de la maison italienne depuis que Kering a annoncé bannir les mannequins trop maigres de ses podiums, il semble que l’engagement ait été respecté.

Dans la matinée, la Fashion Week avait commencé avec les défilés de jeunes talents comme le Japonais Atsushi Nakashima, qui a présenté des couleurs vives, des ponchos argentés et une multitude de zips brillants.

Pour Nakashima, ces zips se veulent un rappel de ce que l’humanité a de meilleur en ces temps incertains où la Corée du Nord tire des missiles au-dessus de son pays.

« C’est la raison d’être de cette collection. Réunir, se comprendre, communiquer », a déclaré le styliste à la presse. « Nous pouvons être reliés les uns aux autres ».

N.21 scintille aussi

Chez N°21, la femme est résolument sexy. Elle scintille, que ce soit avec des sequins agrémentant une veste ou une jupe à carreaux déstructurée ou carrément en robe entière donnant un effet paillettes.

Robe transparente beige sur soutien-gorge et culotte années 60 roses, ou noire sur dessous rouge complètent le vestiaire du label milanais.

Parmi les nouvelles griffes attendues cette semaine à Milan, il faudra compter sur Albino Teodoro, Brognano, Ssheena, ou encore sur le jeune label sud-coréen The-sirius, aux créations très futuristes, qui défilera ce jeudi au musée des sciences et des techniques Léonard de Vinci.

Mais Milan ne serait pas Milan sans les poids-lourds de la mode que sont Versace, Armani ou Fendi (cette dernière défilera jeudi).

De grandes enseignes qui après quelques années difficiles -dues au recul du marché asiatique conjugué à la grande volatilité des devises et aux attaques terroristes en Europe- connaissent une embellie de leurs ventes, en tout cas certaines d’entre elles.

La reprise a été conduite par des maisons comme Gucci, dont les ventes au premier trimestre 2017 ont connu la plus forte accélération de ces 20 dernières années.

Tel n’a pas été le cas pour Prada qui semble avoir oublié la recette du succès, même si l’enseigne centenaire attribue ses ventes en berne à un euro fort qui a fait fuir les touristes.

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