La leçon d’optimisme de Dries Van Noten

© dries van noten
Isabelle Willot

En matière d’imprimés, Dries Van Noten n’a de leçon à recevoir de personne. Il puise souvent son inspiration dans l’art de la tapisserie ancienne. Cette fois, il est bien encore question de tissu d’ameublement mais nettement plus contemporain. C’est avec fierté et visiblement énormément de plaisir qu’il a dévoilé, dans une courte vidéo envoyée à la presse à l’issue du show, le partenariat noué pour la saison avec les successeurs de l’architecte et designer Verner Panton.

« J’avais envie de quelque chose de vraiment très optimiste, très coloré, que l’on ressente l’été, explique Dries Van Noten. Très vite je me suis penché sur le travail de Panton qui vraiment a défini le look des années 60-70. Mais au-delà de ses recherches sur les formes et la couleur, c’était vraiment l’optimisme qui se dégage de son oeuvre que je voulais faire passer dans la collection. »

Une gaieté qui contraste avec l’esprit nostalgique, presque mélancolique de l’été 2018, induit par le choix de couleurs et d’imprimés comme affadis par le temps qui passe. Faut-il y voir un signe de l’état d’esprit du créateur anversois sur le point d’écrire un nouveau chapitre de son histoire? Beaucoup étaient prêts à le parier en apercevant dans l’assistance les dirigeants du groupe Puig désormais propriétaire d’une majorité des parts de Dries Van Noten. Il y avait donc de la joie, ce soir-là, jusque sur le catwalk envahi par des motifs plus psychédéliques les uns que les autres.

« Jouer avec les couleurs n’est jamais facile, pointe encore Dries Van Noten. Surtout dans une collection masculine. C’était un challenge fantastique. Nous avons eu l’opportunité de nous plonger dans les archives. Ces imprimés n’avaient pas été créés pour être portés. La fille de Verner Panton nous a autorisés à jouer avec les couleurs et les échelles car il est évident qu’on ne travaille pas de la même manière lorsque l’on imagine un motif pour une tenture ou pour un vêtement. Nous avons vraiment pu aller au bout des limites de l’exercice. »

Qui dit Panton, dit bien sûr plastique, le produit star des années 60 étant incarné ici par l’usage de matières techniques brillantes comme pour évoquer le plexi. Beaucoup de transparence aussi, pour adoucir la force des imprimés. Une autre des tendances qu’il faudra assumer au masculin l’été prochain.

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