La New York Fashion Week en cinq tendances

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La semaine de la mode new-yorkaise s’est clôturée mercredi soir, laissant les fashionistas mettre le cap sur Londres. Mannequins rondes ou transgenres, seins nus, retour du fluo ou volants: la capitale américaine a beau traverser une crise d’identité, elle reste un lieu d’effervescence pour une industrie en pleine mutation. Voici quelques tendances-clé de la semaine.

Seins nus

Toute la semaine, ils se sont affichés, à peine couverts de dentelles transparentes comme chez Zadig et Voltaire, soulignés par les mailles des débardeurs en filets de chez Calvin Klein, ou carrément nus sous des vestes ouvertes. D’autres, comme l’Italien GCDS, coupent leurs hauts juste là où il faut pour laisser poindre l’amorce basse de la poitrine.

Si les consommatrices osent franchir le pas, l’industrie du soutien-gorge pourrait avoir du souci à se faire.

Calvin Klein
Calvin Klein© Reuters

Rose, orange, fluo, retour aux années 1990:

Le rose, le rouge et l’orange ont dynamisé de nombreux défilés, annonçant un retour en force au printemps prochain. Les couleurs vives en général, y compris chez des maisons habituées au noir comme Victoria Beckham, reviennent, de même que les couleurs fluo, y compris sous forme de sequins.

Côté motifs, au-delà des fleurs typiques des collections de printemps, tweed, pied-de-poule et rayures (bleues) ont le vent en poupe.

Les pantalons se portent larges, à la taille comme à la cheville, les épaules amples, les manches deviennent longuissimes et, pour retrouver la légèreté, volants et style flamenco sont de la partie.

Tom Ford
Tom Ford© Reuters

Regardant souvent en arrière pour se ressourcer, plusieurs créateurs louchent aussi vers les années 1990: de Tom Ford, revenu aux années Gucci qui ont fait sa gloire, à Coach rendant hommage au roi du « street art » Keith Haring, mort du sida en 1990.

Tailles XXL et diversité

Plus que d’autres capitales de la mode, New York, ville-monde, a toujours incarné la diversité, ethnique, sexuelle ou autre.

La New York Fashion Week en cinq tendances
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La cuvée de septembre a prouvé que la métropole américaine avait un temps d’avance quand il s’agit de décomplexer les femmes rondes. La star des mannequins « plus size » Ashley Graham a ainsi été plus célébrée que jamais, tandis qu’une autre star montante de la catégorie, Candice Huffine, défilait pour Prabal Gurung, Fenty, Fenty et Christian Siriano (qui a également fait défiler Precious Lee, « plus size » noire), et Sabina Karlsson chez Michael Kors.

Les mannequins transgenres sont aussi de plus en plus visibles: Calvin Klein a fait défiler une lycéenne trans de 16 ans. La marque de sportswear Chromat, en plus de mannequins rondes, a ouvert son défilé avec la mannequin transgenre Leyna Bloom tandis qu’Avie Acosta, déjà vue chez Marc Jacobs, défilait chez Christian Siriano.

La barrière de l’âge est encore loin de tomber mais, évolution démographique oblige, les « vieilles » mannequins peuvent aussi être stars, surtout lorsqu’elles ont un nom: Maye Musk, 69 ans, mère de l’entrepreneur Elon Musk et dix fois grand-mère, a brillé dans trois défilés, Concept Korea, Zero + Maria Cornejo, et Project Runway.

Cindy Crawford, la fille

A l’heure des réseaux sociaux, « fils ou fille de » sont partout: Kaia Gerber, 16 ans, la fille de Cindy Crawford, s’est imposée comme une star dès sa première Fashion Week, éclipsant presque les vedettes comme Gigi et Bella Hadid: après avoir fait sensation chez Calvin Klein, elle a défilé pour Alexander Wang, Fenty et Marc Jacobs.

Kaia Gerber.
Kaia Gerber.© Isopix

Le nombre de vos « followers » est aussi un puissant accélérateur de carrière, comme l’a prouvé Selena Gomez, personnalité la plus suivie d’Instagram devenue égérie de la marque Coach.

Cherchez Trump

En février, beaucoup de créateurs avaient accusé le coup après l’arrivée à la Maison Blanche de Donald Trump, honni des milieux artistiques.

Cette saison, beaucoup avaient mis leurs inquiétudes en sourdine, mais le contexte politique était encore dans les esprits.

Ainsi, le Belge Raf Simons, arrivé à New York juste avant l’élection présidentielle, a placé son défilé « entre rêve et cauchemar américain ».

« La mode essaie de cacher l’horreur et d’embrasser uniquement la beauté. Mais toutes deux font partie de la vie », a-t-il expliqué.

La créatrice d’origine chilienne Maria Cornejo a distribué des rubans bleus de l’organisation de défense des droits ACLU, à la pointe de la défense des immigrés clandestins.

La star montante Matthew Adams Dolan, chouchou de Rihanna, a lui évoqué « manifestations constantes et divisions politiques grandissantes » pour justifier « une méditation sur ce qu’a signifié être Américain par le passé et ce que cela signifiera demain ».

Et la très distinguée créatrice Tory Burch soulignait que le ton joyeux de sa collection tranchait avec sa propre humeur, pleine de « tristesse pour ce qui se passe autour de nous. »

Aussi élégantes que soient les femmes du clan Trump, dont beaucoup sont d’anciennes mannequins, la seule à s’être montrée aux défilés est Tiffany Trump, la fille cadette du président, une étudiante de 23 ans.

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